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Olivier Messiaen (1908-1992) est l’un des compositeurs français les plus importants de sa génération. A sa disparition il laissa un corpus instrumental important et même s’il s’essaya à l’opéra avec Saint François d’Assises (achevé et créé en 1983) il ne composa plus d’opéra par la suite. Si un festival lui est dédié à La Grave (Hautes Alpes), sa musique est régulièrement jouée en France comme à l’étranger. En cette année 2022 qui marque le trentième anniversaire de la disparition du compositeur, Jean François Heisser a tenu à lui rendre hommage en gravant au disque, avec l’Orchestre de Chambre Nouvelle Aquitaine qu’il dirige depuis plus de vingt ans, une pièce qu’il connaît parfaitement pour l’avoir interprétée plusieurs fois en tant que pianiste : « Des canyons aux étoiles » ( https://lyriqueinfo.blogspot.com/2022/08/cinq-questions-jean-francois-heisser.html ). Le chef d’œuvre de Messiaen a été enregistré au Théâtre Auditorium de Poitiers avec Jean Frédéric Neuburger au piano et qui,

Pour clore l’édition 2022 de Concerts d’automne, Alessandro Di Profio a invité le très bel ensemble Cappella Mediterranea, qui vient pour la troisième fois à Tours, fondé et dirigé par Leonardo Garcia Alarcon ( https://lyriqueinfo.blogspot.com/2018/08/leonardo-garcia-alarcon-de-buenos-aires.html ). Le programme « Amore siciliano » avec lequel l’ensemble arrive au Grand Théâtre de Tours a une histoire particulière. En effet, c’est une soliste qui « à la fin d’un dîner d’après concert a pris le théorbe de Thomas Dunford, qui se trouvait avec nous ce jour là, et s’est mise à chanter des chansons siciliennes qu’elle tenait de son père qui es lui chantait quand elle était petite. » nous dit Leonardo Garcia Alarcon en préambule de la soirée. « Elle est venue à la maison, et elle a travaillé avec Quito Gato (le théorbiste de l’ensemble pour l’occasion) pendant des heures pour qu’elles [les chansons] ne se perdent pas et servent de base au programme « Amore siciliano » que nous avons conçu com

  2022 est estampillée année France Portugal depuis le mois de février dernier. C’est dans ce cadre qu’Alexandro di Profio a invité l’ensemble Il divino sospiro avec un programme « spécial » de musique baroque, classique et romantique portugaise. Avec ce très bel ensemble sont arrivés deux solistes exceptionnels : la soprano Ana Quintans et le sopraniste brésilien Bruno de Sà. Dès les premières notes, Massimo Mazzeo donne le ton de la soirée : elle sera placée sous le signe du talent et de l’humour car Ana Quintans et Bruno de Sà ne manquent ni de l’un ni de l’autre. La première partie de ce concert particulier est consacrée à la « grande » musique – celle des rois et des cours européennes –, et le Portugal est aussi dynamique que la France en la matière. La soirée débute donc par une ouverture , celle d’Antigono de Antonio Maria Mazzoni ( 1717-1785 ). Mazzeo dirige l’orchestre d’une main ferme, nerveuse et utilise des tempos et des nuances quasi parfaits. Avec le bel aria Quest

  Hôte régulier du festival Concerts d’automne, à l’instar de l’ensemble Consonance, l’ensemble Jacques Moderne, qui fêtera son cinquantième anniversaire en 2023, arrive en ce beau dimanche après midi à la cité Mame, une ancienne imprimerie transformée en cité de création et de culture, devenue centrale dans la vie culturelle tourangelle. Pour l’occasion, Joël Suhubiette, l’actuel directeur musical et artistique de l’ensemble a passé commande au compositeur et guitariste David Chevallier (né en 1969) à partir de l’œuvre de Claude Le Jeune (vers 1525-1600). Chevallier a respecté la musique de ce compositeur grandement méconnu tout en rajoutant une ligne de guitare électrique ; ligne qu’il interprète lui même sous la direction ferme et avisée de Joël Suhubiette. « Un autre printemps » : Ce programme, le dernier présenté par l’ensemble Jacques Moderne ne manque en tout cas pas d’originalité. Et si la « revisite » de David Chevallier aurait pu poser question, il n’en est rien ; en effet

  Après le brillant concert d’ouverture de Thomas Enhco et Vassilena Sérafimova le vendredi 7 octobre ( https://lyriqueinfo.blogspot.com/2022/10/bach-mirror-thomas-encho-et-vassilina.html ), le festival Concerts d’automne laisse la place à un ensemble qui est en résidence : l’ensemble Consonance fondé et dirigé en 2011 par François Bazola. Pour ce second concert de l’édition 2022 de la manifestation, François Bazola a consacré le nouveau programme de Consonance à trois compositeurs morts ou nés en 1643. La soirée débute par l’interprétation des airs de cours polyphoniques du très rare Antoine Boësset (1587-1643). La musique de Boësset est charmante et vive et j’ai apprécié la direction ferme et nerveuse de François Bazola qui est visiblement très en forme ; ce qui peut surprendre, par contre, c’est l’interprétation des poèmes en français ancien. Cela étant dit, l’oreille s’y habitue très vite ; si la diction n’est pas toujours parfaite, elle n’en est pas moins très bonne et j’ai a

  Le festival Concerts d’automne, qui vient d’ouvrir sa septième édition, ne manque pas de surprendre un public fidèle venu nombreux. Et le concert d’ouverture de cette nouvelle édition ne fait pas exception. En effet, Alessandro Di Profio, le sympathique directeur artistique de la manifestation, a invité le brillant duo formé par Thomas Enhco, le pianiste de jazz, et Vassilena Sérafimova, qui joue avec talent du marimba. Si nous avons là un duo improbable, il est lié par une complicité peu commune. J’ai particulièrement apprécié les musiques de Jean Sébastien Bach (1685-1750) revisitées par Enhco et Sérafimova ; une relecture que le kantor de Leipzig n’aurait certainement pas désavoué. La soirée débute par « Miroirs » , un arrangement composé par Vassilena Sérafimova (née en 1985 ) à partir de la sonate en trio pour orgue N°4 en si mineur BWV 528. Cette pièce très jazzy et entraînante met d’entrée de jeu le public en condition : le concert sera placé sous le signe du mélange des g

Après le vernissage de la très belle exposition de théo Jansen dans les jardins de l’hôtel de ville de Bordeaux samedi soir (https://lyriqueinfo.blogspot.com/2022/10/le-festival-international-des-arts-de.html), mes pas me portent à l’auditorium de l’Opéra National de Bordeaux pour une journée pianistique consacrée à Franz Liszt (1811-1886) et à ses années de pèlerinage. Pour l’occasion, l’Opéra de Bordeaux a invité le pianiste toulousain Bertrand Chamayou à interpréter ces œuvres dans une série de trois courts récitals d’une heure environ. 1ère année : Suisse Le concert du dimanche matin était consacré à la Suisse. Indubitablement, chaque thème, chaque mélodie entraîne le public, hélas trop peu nombreux en ce dimanche matin, dans les montagnes suisses . L’interprétation de Bertrand Chamayou précise et dynamique est martiale, parfois, douce et sensuelle souvent. Bertrand Chamayou qui connaît son Liszt sur le bout des doigts et en donne une lecture très personnelle et très fort

  Si le Festival International des Arts de Bordeaux, qui célèbre en 2022 sa septième édition, dure deux semaines (du 1 er au 16 octobre) l’exposition du sculpteur néerlandais Théo Jansen, elle, dure jusqu’au 1 er janvier 2023. Celui que l’on surnomme « le sculpteur du vent » travaille avec des tubes en métal et du bois et construit avec talent des animaux grandeur nature. C’est avec une dizaine d’animaux des « strandbeests » que Jansen s’installe dans les jardins de l’Hôtel de Ville de Bordeaux. Pour accompagner le vernissage de cette exposition exceptionnelle le chœur de l’Opéra National de Bordeaux Aquitaine a interprété des œuvres du chef d’orchestre et compositeur Arvo Pärt (né en 1935). C’est Théo Jansen lui même qui a présenté son travail ; j’ai noté avec une grande satisfaction que Jansen, le « sculpteur du vent », a fait l’effort méritoire de le faire en français. Et même si l’interprète a dû intervenir à deux ou trois reprises, il a eu assez peu à faire. Après avoir répo