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Affichage des articles du octobre, 2023

L’ensemble Consonance clôt Concerts d’automne avec talent en l’église Notre Dame la riche de Tours

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  L’ensemble consonance, fondé en 2011 par François Bazola qui le dirige depuis est un fidèle de longue date de Concerts d’automne. Et comme en 2021, il clôt la manifestation. Pour l’édition 2023 du festival, François Bazola a préparé un programme de cantates de Dietrich Buxtehude (vers 1637-1707) et de Jean Sébastien Bach (1685-1750) . Bach « qui avait une grande admiration pour son illustre aîné, obtint de la part de son employeur de l’époque un congé de quatre semaines pour le rencontrer. Il mit quatre mois pour faire l’aller-retour. L’histoire ne dit pas s’il a été licencié par son employeur. » nous dit François Bazola avec un sourire peu avant la fin du concert ; c’est d’ailleurs peu après cette rencontre qu’il composa la cantate Actus Tragicus qui fut créée en 1707. Le concert débute avec des extraits de la cantate « Membre Jesu nostri » BuxBWW75 de Dietrich Buxtehude (vers 1637-1707) ; et dès les premières notes j’ai pu apprécier l’interprétation parfaite des chanteurs et de l

Frédéric Chopin à l’honneur des deux récitals du premier dimanche du festival concerts d’automne

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  Pour l’édition 2023 de Concerts d’automne, les responsables du festival ont frappé fort en programmant deux récitals de piano le même jour. L’un à 11 heures, l’autre à 15 heures. Les deux récitalistes du jour ont joué un superbe Pleyel 1839 dont le son résonnait sans efforts dans la salle. Vardan Mamikonian et Florent Albrecht jouaient tous les deux un pianoforte de la maison Pleyel fabriqué en 1839 ; et si Mamikonian a joué les deux œuvres de Franz Liszt (1811-1886) sur un piano moderne, il n’a pas caché qu’il préférait nettement les instruments anciens comme le Pleyel qu’il venait de quitter. Le concert de 11 heures était donc donné par le pianofortiste franco-arménien Vardan Mamikonian . Visiblement très en forme, Mamikonian joue les œuvres de Frédéric Chopin (1810-1849) avec talent. Quelle que soit l’oeuvre qu’il interprète (Mazurkas, Andante spianato ou polonaise), Mamikonian cisèle chaque note avec un art consommé ; mais la pièce la plus étonnante de ce récital matinal est

Parlez moi d’amour : l’ensemble Jacques Moderne fait la cour à son public avec son nouveau programme

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  Fidèle intervenant du festival Concerts d’automne, l’ensemble Jacques Moderne ne cesse de surprendre un public toujours plus nombreux. Pour le concert d’ouverture de la huitième édition de la manifestation, désormais bien implantée dans le paysage national et international, Joël Suhubiette, son directeur artistique et musical, a monté un programme chanté A Cappella original autour de l’amour courtois ; ce fut aussi pour Joël Suhubiette et une partie de ses chanteurs d’aller dans les écoles tourangelles pour présenter l’amour courtois, le français ancien et, plus généralement, la période renaissance dont est issu ce nouveau programme de concert. Et les motets religieux et chansons profanes ne manquent pas en la matière ; comme il fallait faire des choix, Joël Suhubiette s’est concentré sur trois compositeurs français très prolifiques en la matière : Roland de Lassus (1532-1594), Josquin Desprez (vers 1440-1521) et Nicolas Gombert (vers 1495-vers 1560). Avec l’ensemble Jacques Mode

L’Orchestre des Champs Élysées donne un concert Dvorak au Théâtre Auditorium de Poitiers

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  Pour son premier concert de la saison 2023/2024, l’Orchestre des Champs Élysées arrive avec un programme alléchant sur le papier. Car si nous connaissons tous le quatrième mouvement de la symphonie N°9 dite « du nouveau monde », il ne faut pas oublier qu’Antonin Dvorak (1841-1904) a laissé un corpus musical important qui est tout aussi intéressant que ce « petit bout » de symphonie. Et le concerto N°2 pour violoncelle et orchestre en si mineur en est un bel exemple ; et pour l’occasion, les responsables de la phalange ont invité l’excellent violoncelliste franco-allemand Nicolas Altstaed. Et c’est précisément le concerto pour violoncelle qui ouvre la soirée. Philippe Herreweghe , visiblement très en forme dirige l’orchestre d’une main ferme, nerveuse ; les tempos et les nuances sont idéaux ; la phalange et Philippe Herreweghe accompagnent Altstaed avec beaucoup de bienveillance et de talent, le laissant s’exprimer avec une liberté totale. Quant à Nicolas A lt s t a ed , il inter

Anne Teresa de Keersmaeker danse sur les Variations Goldberg

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  Le premier concert de ce mois d’octobre est de ceux que le public poitevin n’oubliera pas de sitôt. En effet, les Variations Goldberg de Jean Sébastien Bach (1685-1750) sont un chef d’œuvre incontournable du répertoire pour clavier ; il fallait une artiste complète et talentueuse comme Anne Teresa de Keersmaeker pour oser monter une chorégraphie sur le chef d’œuvre de Bach. Non seulement elle l’a fait, mais elle l’a fait avec talent. Une chorégraphie sans excès et magnifique Anne Teresa de Keersmaeker est, à l’image d’une Marie Claude Pietragalla, une des figures incontournables de la danse contemporaine. La danseuse qui a monté la chorégraphie, se montre à 63 ans d’une souplesse impressionnante et fait faire à son corps des mouvements qui, à certains moments, s’assimilent à des exercices de gymnastique rythmique. L’aisance et a sûreté de métier de la ballerine font de cette performance un grand moment de danse. J’ai également apprécié les moments de danse sans l’accompagnem

Rachel Willis-Sorensen interprète Richard Strauss

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  Richard Strauss (1864-1949) a grandement marqué l’histoire de la musique moderne en laissant un corpus musical imposant. S’il a composé plusieurs opéras, dont certains ont une renommée internationale comme Ariane à Naxos, Elektra, Salomé, La femme sans ombre, Le chevalier à la rose ou encore Capriccio, composé et créé en 1942, il a aussi composé plus de 200 lieder pendant toute sa carrière. Les quatre derniers lieder, créés en 1948, juste avant sa disparition, sont au centre du présent CD sorti au premier semestre 2023 sous le label Sony classical. Pour l’occasion les responsables du label a invité la soprano américaine Rachel Willis Sorensen et le chef d’orchestre Andris Nelsons à la tête du Gewandhausorchester de Leipzig. Dès les premières notes des Quatre derniers lieder , nous sommes prévenus. Son interprétation sera sans excès ; la voix flamboyante de la soprano américaine Rachel Willis-Sorensen est parfaitement maîtrisée. La tessiture ample « colle » parfaitement à la m

Un étonnant trio pour interpréter Le chant de la terre de Gustav Mahler

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Gustav Mahler (1860-1911) composa Le chant de la terre en 1908 peu après le décès de sa fille aînée. Cette œuvre qui contient six lieder peut aussi bien être accompagnée par un orchestre que par un piano. J’ai eu l’occasion d’écouter Le chant de la terre par deux fois par l’Orchestre des Champs Élysées au Théâtre des Champs Élysées en mai 2022 ( https://lyriqueinfo.blogspot.com/2022/05/lorchestre-des-champs-elysees-celebre.html ) puis par Le balcon de la loge en concert d’ouverture du festival de Chambord peu après ( https://lyriqueinfo.blogspot.com/2022/07/lensemble-le-balcon-ouvre-le-festival.html ). Cela étant dit, c’est la première fois que j’ai pu écouter le chef d’œuvre de Mahler par un duo ténor / baryton accompagné par un piano et non par un orchestre. Pour cette version peu donnée au concert mais plusieurs fois enregistrée, le label Sony Classical n’aurait pas pu choisir meilleurs artistes lyriques que Piotr Beczala et Christian Gerhaher pour interpréter les poèmes qui ont ser