Bach Mirror : Thomas Enhco et Vassilena Sérafimova forment un duo improbable piano/marimba et revisitent l’œuvre de Jean Sébastien Bach en mode jazzy

 

Le festival Concerts d’automne, qui vient d’ouvrir sa septième édition, ne manque pas de surprendre un public fidèle venu nombreux. Et le concert d’ouverture de cette nouvelle édition ne fait pas exception. En effet, Alessandro Di Profio, le sympathique directeur artistique de la manifestation, a invité le brillant duo formé par Thomas Enhco, le pianiste de jazz, et Vassilena Sérafimova, qui joue avec talent du marimba. Si nous avons là un duo improbable, il est lié par une complicité peu commune. J’ai particulièrement apprécié les musiques de Jean Sébastien Bach (1685-1750) revisitées par Enhco et Sérafimova ; une relecture que le kantor de Leipzig n’aurait certainement pas désavoué.

La soirée débute par « Miroirs », un arrangement composé par Vassilena Sérafimova (née en 1985) à partir de la sonate en trio pour orgue N°4 en si mineur BWV 528. Cette pièce très jazzy et entraînante met d’entrée de jeu le public en condition : le concert sera placé sous le signe du mélange des genres et de l’humour. L’entente entre les deux jeunes gens est parfaite et chacun est très attentif à ce que fait l’autre sans pour autant se mettre en retrait. Thomas Enhco présente ensuite les circonstances de la naissance du CD, paru entre deux confinements, et de la tournée reportée pour les mêmes raisons. Après quoi, il présente avec humour et bonne humeur chaque pièce du programme tout en plaisantant avec Vassilena Sérafimova qui, elle aussi d’une humeur très joyeuse, ne manque pas de lancer quelques piques. De toutes les pièces interprétées, on retiendra le célèbre chœur « Jésus que ma joie demeure » présenté sous sa forme originale puis arrangé par Thomas Enhco sous le titre Fire dance. Avec la pièce Silence, Enhco se livre à une très belle improvisation tandis que la ligne de marimba est écrite à l’avance. Mais la seule improvisation, tant au piano qu’au marimba, du duo « infernal », tant l’un et l’autre sont heureux d’être sur scène, c‘est Sur la route, présenté dans le programme comme étant une improvisation sur le nom de BACH.

En ce beau et froid vendredi soir, j’ai assisté à un très beau concert d’ouverture. Les responsables du festival Concerts d’automne ont frappé très fort en invitant ce brillant duo de musiciens qui a séduit un public venu nombreux au Grand Théâtre de Tours. Survoltés par accueil enthousiaste du public, Thomas Enhco et Vassilena Sérafimova ont concédé deux bis pour terminer cette si belle soirée.

Compte rendu, concert. Tours. Grand Théâtre, le 7 octobre 2022. Jean Sébastien Bach (1685-1750) : Jésus que ma joie demeure (extrait de la cantate « Herz und mund und tat und Leben », sonate en trio pour orgue N°3 en ré mineur BWV 527, sonate pour violon et clavier en la majeur BWV 1015, Cantate de la chasse « Was misr behagt, ist nur die munstre jagd » BWV 208-XI, Air (extrait de la suite pour orchestre N°3 en ré BWV 1068) ; Vassilina Sérafimova (née en 1985) : Miroirs d’après la sonate en trio pour orgue N°4 en si mineur BWV 528 ; Thomas Encho (né en 1988) : Fire dance d’après la cantate Jésus que ma joie demeure BWV 147, Sur la route improvisation sur le nom de BACH, Avalanche d’après le prélude N°2 en UT mineur BWV 847 extrait du clavier bien tempéré (livre 1) ; Thomas Encho et Vassilina Sérafimova : Vortex d’après la partita pour violon N°1 en si mineur BWV 1002, Chaconne d’après la partita pour violon N°2 BWV 1002, Silence d’après le prélude de la suite pour violoncelle N°4 en mi bémol BWV 1010, Reflets d’après le prélude N°1 en UT du clavier bien tempéré, livre 1 BWV 846. Thomas Encho, piano ; Vassilina Sérafimova, marimba.

Crédit photo Thomas Encho : Maxime de Bollivier

Crédit photo Vassilina Sérafimova : Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris