L’Irlande au cœur du programme de l’Orchestre de Chambre Nouvelle Aquitaine
Après l’Orchestre des Champs Elysées (https://lyriqueinfo.blogspot.com/2025/01/le-nouvel-viennois-arrive-au-theatre.html) début janvier, c’est l’Orchestre de Chambre Nouvelle Aquitaine qui donne son premier concert de l’année 2025. Et pour cette soirée particulière, la phalange poitevine emmène son public en Irlande. Cette soirée est aussi l’occasion de découvrir la jeune cheffe d’orchestre Fiona Monbet (née en 1989). Nous avons appris en début de saison que Jean François Heisser quitte son poste de directeur musical de l’Orchestre de Chambre Nouvelle Aquitaine bientôt et l’on peut se demander si la venue de trois chefs d’orchestre différents cette année pour diriger la phalange n’est pas aussi une épreuve parmi d’autres pour recruter son successeur.
L’Irlande fantasmée des compositeurs
Il y a des pays qui provoquent parfois des fantasmes chez les compositeurs. L’Espagne est l’un d’eux (on a d’ailleurs à notre disposition un nombre assez important d’œuvres transcrivant chacune à sa manière la vision de son compositeur) ; l’Irlande a également inspiré nombre de musiciens. L’Orchestre de Chambre Nouvelle Aquitaine a présenté des œuvres de trois d’entre eux : Félix Mendelssohn (1809-1847), Joseph Haydn (1732-1809) et Hector Berlioz (1803-1869).
Un concert mené à la baguette par une cheffe très inspirée
Le programme de ce concert ne manque pas d’intérêt. La soirée débute avec Les Hébrides ou la grotte de Tingal opus 26. Et dès les premières notes on est séduit par la lecture de Fiona Monbet (née en 1989). La jeune cheffe dirige l’orchestre d’une main ferme, nerveuse, utilise des tempos et des nuances quasi parfaits ; les musiciens, parfaitement préparés, suivent leur cheffe au millimètre. La symphonie N° 92 en sol majeur surnommée Oxford de Joseph Haydn (1732-1809) est également parfaitement exécutée de par l’ensemble des artistes présents sur le vaste plateau de l’auditorium. Au retour de l’entracte, le plateau a été préparé pour l’unique cycle de la seconde partie : les neuf mélodies irlandaises d’Hector Berlioz (1803-1869). Pour interpréter ces mélodies, les responsables de la phalange ont invité la jeune et séduisante mezzo soprano alsacienne Antoinette Dennefeld. La voix de la jeune femme est ferme, parfaitement maîtrisée, avec un large ambitus. D’une mélodie à l’autre, Antoinette Dennefeld et l’Orchestre de Chambre Nouvelle Aquitaine font voyager leur public dans une Irlande pas toujours très réaliste mais charmante. Je me suis amusée de la présence inattendue d’une cornemuse pour accompagner le Chant guerrier ; cela a néanmoins donné un charme supplémentaire à cette mélodie.
Si nous avons effectivement voyagé aux frontières de l’Irlande, nous avons aussi passé un très beau moment avec l’Orchestre de Chambre Nouvelle Aquitaine, Antoinette Dennefeld et Fiona Monbet. Et la soirée irlandaise qui a suivi dans le foyer général a eu son petit succès.
Compte rendu, concert. Poitiers. Auditorium, le 23 janvier 2025. Félix Mendelssohn (1809-1847) : Les Hébrides ou la grotte de Fingal opus 26 ; Joseph Haydn (1732-1809) : Symphonie N°92 en sol majeur « Oxford » ; Hector Berlioz (1803-1869) : neuf mélodies irlandaises : Le coucher du soleil ; Hélène ; Chanson à boire ; chant sacré ; L’origine de la harpe ; Adieu Bessy ; Chant guerrier ; La belle voyageuse ; Élégie. Antoinette Dennefeld, mezzo soprano ; Orchestre de Chambre Nouvelle Aquitaine ; Fiona Monbet, direction.
Crédit photo Antoinette Denefeld : Amélie Maurette
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