Le trio Uzundura passe au Théâtre Auditorium de Poitiers avec un beau programme de musique romantique et moderne : Féeries, triptyque – programme en trois tableaux

 


Les responsables du Théâtre Auditorium de Poitiers ont le don pour faire venir des talents plus ou moins connus. Après la très belle harpiste Isabelle Moretti venue dès le mois de septembre avec son spectacle joliment intitulé « La harpiste et la bête » (https://lyriqueinfo.blogspot.com/2023/09/la-harpe-et-la-bete-un-concert-original.html) et Anne Térésa de Keersmaeker venue danser sur les célèbres Variations Goldberg de Jean Sébastien Bach (1685-1750) accompagnée qu’elle était par l’excellent pianiste Alain Franco qui a fait honneur à Bach en interprétant son chef d’oeuvre avec talent (https://lyriqueinfo.blogspot.com/2023/10/anne-teresa-de-keersmaeker-danse-sur.html) c’est, en ce mardi soir de février, le tour du séduisant et talentueux trio Uzundara composé d’un clarinettiste, d’une altiste et d’une pianiste. Si certaines des œuvres du programme ont été arrangées pour ces instruments, d’autres ont été composées spécifiquement pour eux. Et une fois de plus, à mon grand regret, l’auditorium était bien peu rempli ; pourtant c’était l’occasion de découvrir des compositeurs méconnus comme par exemple Béla Kovacs (1937-2021) ou encore Komitas (1869-1935) et aussi de redécouvrir des compositeurs comme Béla Bartok (1881-1945) ou encore Aram Khatchatourian (1903-1978).


La première œuvre du programme était une pièce de Komitas (1869-1935) : Yerkinqn (Le ciel est ouvert). Si Varduhi Yerisyan (piano) et Odile Auboin (alto) entrent par les coulisses, le clarinettiste Carjez Gerresten entre, lui, par la salle. La musique de Komitas est de très belle facture et les trois artistes font honneur au compositeur arménien avec une lecture douce et très éthérée de Yerkinqn. D’Aram Khatchatourian (1903-1978) le trio Uzundara présente l’oeuvre qui a donné son nom à ce bel ensemble de musique de chambre : Uzun Dara pour alto, clarinette et piano ; et ils l’interprètent avec talent. Mais c’est aussi l’oeuvre de Béla Kovacs (1937-2021) qui attire l’oreille ; car l’Armenian lament and dance composé pour clarinette et piano est de très belle facture. L’interprétation de Varduhi Yerisyan et Carjez Gerresten est remarquable tant les nuances et les tempos sont parfaits. Je retiendrai également les deux duos extraits de 44 duos pour deux violons – le N°19 et le N° 22 – transcrits pour alto et clarinette de Béla Bartok (1881-1945). Carjez Gerresten et Odile Auboin jouent avec un vrai plaisir ces deux œuvres séduisantes. On ne voit pas le temps passer avec ces trois beaux musiciens qui jouent avec un plaisir gourmand sur le vaste plateau de l’auditorium. Il n’y a pas d’entracte mais deux courtes pauses de quelques minutes qui permettent de différencier les trois tableaux de ce triptyque original interprété par un trio tout aussi original. Le public a réservé un accueil très chaleureux aux trois artistes qui ont concédé un bis en interprétant la valse d’Aram Khatchatourian.


Si je regrette que le public soit venu si peu nombreux, cela nous a aussi permis de pouvoir passer un moment agréable avec les trois musiciens après le concert. Ce triptyque mérite grandement d’être découvert tant les musiques choisies, transcrites ou composées pour alto clarinette et piano, sont pleines de surprises.


Compte rendu concert. Poitiers. Auditorium, le 13 février 2024. Komitas (1869-1935) : Yerkinqn Ampela (Le ciel est ouvert), Kaqavik (La Perdrix), Hov Arek (Soufflez une brise) ; Robert Schumann (1810-1856) : Mächenezählungen opus 132 (I : Lebhaft nicht zu schnell, III : Ruhiges Tempo, mit zartem Ausdruck) ; Aram Khatchatourian (1903-1978) : Toccata en mi bémol mineur pour piano opus 11, Uzun Dara pour alto, clarinette et piano, valse (bis) ; Béla Bartok (1881-1945) : 44 duos pour deux violons (arrangement pour alto et clarinette) – N° 19 : Fairy tale – N°22 : Mosquito dance ; Johannes Brahms (1833-1897) : sonate N°1 pour alto, clarinette et piano ; Béla Kovàcs (1937-2021) : Armenian Lament and dance pour clarinette et piano ; Antonin Dvorak (1841-1904) : trio pour piano et cordes N°4 en mi mineur « Dumky » (arrangement pour piano, clarinette et alto) : Dumka III, andante, Dumka VI lento maestoso – Vivace. Carjez Gerresten, clarinette ; Odile Auboin, alto ; Varduhi Yerisyan, piano. Trio Uzundura.


Crédit photo : inconnu


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