L’Orchestre des Champs Élysées célèbre Saint Saëns avec Louis Langrée

En général, le dernier concert de l’Orchestre des Champs Élysées à l’auditorium de Poitiers est consacré à la musique française et est dirigé par l’excellent chef d’orchestre Louis Langrée. Celui de la saison 2022 – 2023 ne fait pas exception puisqu’il est consacré à Camille Saint Saëns (1835-1921) ; et pour l’occasion ce n’est pas un soliste, mais trois qui ont donné vie, avec l’Orchestre des Champs Élysées, au programme de ce concert exceptionnel.

Avec la danse macabre opus 40, qui ouvre la soirée, nous avons l’occasion de voir Alessandro Moccia, le sympathique 1^er violon de la phalange, jouer avec talent la partie soliste de cette très belle œuvre. La direction de Louis Langrée, qui est l’un des meilleurs spécialistes de la musique française actuellement en activité, est nerveuse, ferme, précise , les départs sont donnés au cordeau, les tempi et les nuances sont parfaits. Pour le concerto pour piano et orchestre N°5 opus 103 surnommé « l’égyptien » les responsables de l’Orchestre des Champs Élysées ont invité l’excellent pianiste toulousain Bertrand Chamayou (https://lyriqueinfo.blogspot.com/2022/10/frantz-liszt-les-annees-de-pelerinage.html) qui pour l’occasion joue un superbe piano Pleyel 1905. Nous avons droit à une lecture du chef d’œuvre de Saint Saëns magistrale. Bertrand Chamayou interprète sa partition avec une maestria inégalable ; le Pleyel 1905 du pianiste toulousain sonne dans l’auditorium avec une clarté inégalable qui n’est pas sans rappeler le piano d’Alain Planès qui possède lui un Pleyel 1836, plus ancien, certes, mais tout aussi superbe et parfaitement sonore. Bertrand Chamayou obtient un tel succès qu’il concède un bis : Les cloches de Las Palvas également de Saint Saëns. La pièce est assez courte mais très charmante et l’on retrouve effectivement le son des cloches, ou plutôt des clochettes, de Las Palvas. Au retour de l’entracte, l’Orchestre des Champs Élysées entame la symphonie N° 3 avec orgue en do mineur opus 78. Et l’on y écoute le troisième soliste de la soirée : Vincent Warmier. Si la lecture de François Xavier Roth et des siècles, était déjà exceptionnelle (https://lyriqueinfo.blogspot.com/2021/07/lorchestre-les-siecles-celebre-camille.html), Louis Langrée et l’Orchestre des Champs Élysées n’ont rien à leur envier. La direction est aussi nerveuse et ferme qu’en première partie avec des tempi et des nuances quasi parfaits. Quant à Vincent Warmier, il interprète sa partition avec un brio inégalable, se hissant au niveau de Daniel Roth, déjà élevé, sans efforts. Et le public ne s’y est pas trompé en réservant une bruyante ovation à l’ensemble des artistes présents sur le plateau. Si Chamayou a joué une autre pièce de Saint Saëns, Louis Langrée, lui a fait interpréter un extrait de Carmen de Georges Bizet (1838-1875) – en l’occurrence, le prélude pour flûte et harpe du troisième acte – qui sera donné courant avril à l’Opéra Comique.

C’est un concert de très belle facture que l’Orchestre des Champs Élysées a donné en ce froid mercredi soir. Le public a réservé une longue et chaleureuse ovation à tous les artistes présents sur la scène de l’auditorium comme pour saluer le partenariat entre la phalange et Louis Langrée qui a dirigé de main de maître un des œuvres difficiles mais si belles.

Compte rendu, concert. Poitiers. Auditorium, le 29 mars 2023. Camille Saint Saëns (1835-1921) : Danse macabre opus 40 ; concerto pour piano et orchestre N°5 opus 103 « l’égyptien » ; symphonie N° 3 avec orgue en do mineur opus 78 ; Les cloches de Las Pavas (bis I) ; Georges Bizet (1838-1875) : Carmen – prélude de l’acte III pour flûte et harpe (bis II). Alessandro Moccia, violon ; Bertrand Chamayou, piano ; Vincent Warnier, orgue ; Orchestre des Champs Élysées ; Louis Langrée, direction.

Crédit photo : Ben Ealovego