L’Orchestre de Chambre Nouvelle Aquitaine donne son concert de noël à Poitiers : Musical et opérettes au programme de la phalange poitevine

 


A peine rentrée de Saintes ou j’ai assisté au très beau concert du Jeune Orchestre de l’Abbaye dirigé par David Stern (https://lyriqueinfo.blogspot.com/2021/12/le-jeune-orchestre-de-labbaye-revient.html), je me rends au Théâtre Auditorium de Poitiers pour assister au traditionnel concert de noël de l’Orchestre de Chambre Nouvelle Aquitaine dirigé cette année par le jeune et talentueux chef d’orchestre Victor Jacob. J’avais déjà vu et apprécié ce chef d’orchestre lors de la dernière édition du festival de Saint Céré (dans le Lot) (https://lyriqueinfo.blogspot.com/2021/08/le-chateau-de-castelnau-bretenoux.html), ce sont donc des « retrouvailles » dont je me réjouis. Pour la partie vocale, les responsables de la phalange ont invité deux jeunes et talentueux artistes qui méritent d’être connus : la soprano Makeda Monnet et le ténor Yoann Le Lan. Jean François Heisser, le directeur musical et artistique de l’OCNA, a préparé un programme festif autour des musicals américains et de l’opéra bouffe. Et les classiques dans le domaine ne manquent pas : de « West side story » à « Cats » en passant par « Porgy and Bess », « no, no, Nanette » et « An american in Paris», le tour d’horizon des grands classiques n’en est pas moins large et donne une excellente idée de l’activité débordante des compositeurs américains.



Le public, venu nombreux et en famille, s’installe en bavardant joyeusement dans la salle pendant que l’orchestre s’installe sur la scène et s’accorde sans se presser. Une fois Victor Jacob installé sur le podium, c’est un concert de très belle tenue qui commence. Et comme de bien entendu c’est avec West side story de Léonard Bernstein (1918-1990) qu’il commence ; après le prologue interprété avec panache, c’est la soprano Makeda monnet qui « entre en scène » et qui interprète « Somewhere ». Je dis « entre en scène » car en fait, elle est arrivée discrètement sur le plateau et s’était installée au milieu de l’orchestre. C’est donc de sa place, au sein de la phalange qu’elle commence à chanter avant de se déplacer sur le devant de la scène. Si on peut regretter la sonorisation de la voix de la jeune femme, cela n’enlève rien ni à la beauté de la voix ni à son talent. La voix est saine, solide, la tessiture est large avec de beaux médiums, des graves audibles et des aigus insolents ; mais avec « Do, ré, mi» extrait de la mélodie du bonheur de Richard Rodgers (1902-179) Madeka Monnet donne un très sympathique cours de musique avec humour et élégance. Si Monnet, évolue sur le plateau, le ténor Yoann Le Lan évolue, lui, au sein du public pendant presque toute la première partie. Bien sûr l’on retrouve avec plaisir les grands classiques de West side story : « Maria » mais aussi le duo d’amour « Tonight » ou « Mambo » ; on notera aussi le célèbre duo « Tea for two » extrait de No, no, Nanette de Vincent Youmans (1898-1946). J’apprécie aussi la voix de ténor de Le Lan qui est saine, parfaitement maîtrisée, avec une tessiture large malgré la sonorisation ambiante.




L’Orchestre de Chambre Nouvelle Aquitaine est dirigé avec talent par un Victor Jacob en grande forme. La main est ferme, la direction nerveuse, les tempos et les nuances quasi parfaits. Attentif à ses deux artistes, Victor Jacob veille à ne jamais les couvrir ; il accompagne les deux jeunes gens avec bienveillance et j’apprécie de voir que le travail réalisé en amont de ce très beau concert de noël donne un résultat au-delà de toute espérance. L’orchestre a l’occasion de se mettre en valeur lors du prologue de West side story, bien sûr, mais aussi, et surtout avec le long passage musical delà comédie musicale Un américain à Paris de Georges Gershwin (1898-1937) intitulé « un américain à Paris ». L’énergie de la musique transcende et le chef et l’orchestre qui donnent une très belle lecture de cet extrait, certes long mais très prenant.


C’est un concert de très haute volée auquel nous avons assisté en ce beau dimanche après midi. Et le public ne s’y est pas trompé en réservant un accueil très chaleureux, voire même enthousiaste à l’ensemble des artistes présents sur le plateau. Les deux chanteurs, concèdent en bis le duo « Heure exquise » extrait de la veuve joyeuse de Franz Léhar (1870-1948). C’est François Marie Drieux, le sympathique 1er violon de la phalange qui accompagne avec talent les deux artistes ; ce bis nous permet de voir mis en avant cet excellent musicien ce que j’ai grandement apprécié.


Compte rendu, concert. Poitiers. Auditorium, le 19 décembre 2021. Léonard Bernstein (1918-1990) : West side story : Prologue, somewhere, Maria, Mambo, Tonight ; Richard Rodgers (1902-1979) : La mélodie du bonheur : Do ré mi ; Frederick Loewe ((1901-1988) : My fair lady : I could have danced all night ; Nacio Herb Brown (1896-1964) : Singin’in the rain : I’m singing in the rain ; Cole Porter (1891-1964) : So in love : Kiss me Kate ; George Gershwin (1898-1937) : Porgy and Bess : There’s a boat dat’s leaving soon for New York, An american in Paris : An american in Paris ; Vincent Youmans (1898-1946) : No, no, Nanette : Tea for two ; Claude-Michel Schönberg (né en 1944) : Les misérables : Empty chairs at empty table ; Andrew Lloyd Webber (né en 1948) : Cats : memory ; Franz Léhar (1870-1948) : Le pays du rsourire : Je t’ai donné mon coeur, La veuve joyeuse : Heure exquise (bis) ; Maurice Yvains (1891-1965) : Yes ! : Yes ! . Makeda Monnet, soprano ; Yoann Le Lan, ténor ; François Marie Drieux, violon. Orchestre de Chambre Nouvelle Aquitaine ; Victor Jacob, direction.

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