Le château de Castelnau Bretenoux accueille un beau concert de musique instrumentale


 

Poursuivant notre périple musical, nous posons nos valises au festival de Saint Céré dans le Lot. Ce festival phare de la région Occitanie fête cette année sa quarantième édition avec un programme varié tout en permettant à de grands noms de l’art lyrique français, Béatrice Uria Monzon, entre autres, de revenir sur les lieux de leurs débuts. En ce chaud jeudi soir d’août, le château de Castelnau Bretenoux accueille l’Orchestre Opéra Éclaté et le tout jeune pianiste Gaspard Thomas, il n’a que 22 ans et est toujours étudiant au Conservatoire National de Musique et de Danse de Paris, pour un concert consacré à Ludwig Van Beethoven (1770-1827). Victor Jacob (30 ans) et Gaspard Thomas font partie du laboratoire de Jeunes Talents mis en place par Opéra Éclaté fondé et dirigé par Olivier Desbordes en 1980. Cette double intégration est d’autant plus méritée que les deux jeunes hommes font montre d’un talent qui pourrait bien exploser dans les prochaines années.



La soirée débute par la symphonie N°4 en si bémol majeur opus 60 de Ludwig Van Beethoven (1770-1827). Moins connue que les symphonies N°3 « eroïca », 5, 6 « Pastorale » et 9, cette symphonie n’en regorge pas moins de thèmes forts et de très belles pages. L’orchestre dont les pupitres sont composés d’un ou deux instrumentistes à chaque fois est dirigé d’une main ferme et nerveuse par un Victor Jacob très en forme ; le jeune chef, dont la battue est claire nette, précise, n’a rien à envier aux plus grands chefs d’orchestre tant français qu’étrangers. Si d’ordinaire le corpus symphonique de Beethoven est interprété par de grands Orchestres comme l’Orchestre des Champs Élysées, l’Orchestre National D’Île de France ou l’Orchestre National de Lille, par exemple, la lecture de l’Orchestre Opéra Éclaté ne manque pas de saveur et permet au public, venu nombreux en ce beau jeudi soir d’été, d’entendre chaque pupitre plus distinctement qu’à l’accoutumée. Après une courte pause, le temps d’installer le piano et de réorganiser les cordes, Victor Jacob revient avec le tout jeune et talentueux pianiste Gaspard Thomas pour la seconde œuvre du programme : le concerto pour piano et orchestre N°4 de Beethoven. Le jeune pianiste, âgé de seulement 22 ans et toujours étudiant au Conservatoire National de Musique et de Danse de Paris, s’installe devant le piano avec sérénité et joue avec un talent et un professionnalisme peu communs dès l’introduction de ce concerto certes magnifique mais difficile et piégeux. Victor Jacob dirige l’orchestre avec fermeté, clarté, nervosité ; jeune chef attentif et rigoureux à aucun moment il ne couvre son soliste ce qui est hautement appréciable. Fait peu habituel, le concerto est introduit non par l’orchestre mais par le piano ; introduction interprétée avec talent et sans fioriture par Gaspard Thomas. Le jeune homme interprète les parties solistes de ce concerto avec talent ; les nuances et les tempos sont quasi parfaits et le jeune pianiste suit le chef d’orchestre avec une précision millimétrée lorsque l’orchestre et le piano jouent ensemble.


C’est un concert instrumental de très belle tenue auquel nous avons assisté en ce beau vendredi d’été. Même si nous aurions apprécié un orchestre un peu plus fourni pour l’interprétation de la symphonie ; le chef d’œuvre de Beethoven ne manque pas de saveur mais aurait gagné en ampleur avec deux ou trois musiciens supplémentaires par pupitres. Quant au concerto pour piano et orchestre, on ne peut que saluer le talent de ce tout jeune pianiste qui a reçu un accueil enthousiaste de la part du public venu nombreux dans la cour d’honneur du château de Castelnau Bretenoux. Visiblement touché par l’accueil reçu, Gaspard Thomas concède un bis à son public : une valse de Frédéric Chopin (1810-1849) ; valse dont l’interprétation virtuose et endiablée clôt la soirée de très belle manière.


Compte rendu concert. Prudhomat. Château de Castelnau bretenoux, le 7 août 2021. Ludwig Van Beethoven (1770-1827) : symphonie N°4 en si bémol majeur opus 60 ; concerto n°4 pour piano et orchestre opus 58 ; bis : Frédéric Chopin (1810-1849) : valse. Gaspard Thomas, piano ; Orchestre Opéra Eclaté ; Victor Jacob, direction.

Commentaires

  1. Beau concert, l'orchestre manquait un peu de présence selon moi pour la symphonie n°4, l'apport du piano pour le concerto a été réel. Et quel talent pour ce jeune pianiste! Une belle soirée dans un très beau cadre.

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