L’Orchestre de l’Opéra de Limoges rend hommage à Nino Rota
Nino Rota (1911-1979) est connu de tous comme un grand compositeur de musiques de films. Dans sa carrière bien remplie il travailla avec les plus grands réalisateurs de sa génération comme Luchino Visconti (1906-1976), Francis Ford Coppola – Le parrain – (né en 1939) ou encore Fédérico Fellini (1920-1993) avec qui Nino Rota collabora à de nombreuses reprises (La dolce vita, Huit et demi, La Strada entre autres films). Mais Nino Rota n’était pas que compositeur de musique de films (170 musiques de films en tout pendant la carrière bien remplie de Nino Rota) ; en effet il a aussi laissé un corpus de musique instrumentale, vocale et opératique non négligeable. C’est dans ce corpus que Pavel Baleff, le directeur musical de la phalange limougeaude a été piocher deux œuvres pour accompagner la suite de danses que Nino Rota composa à partir de la musique originale du film La Strada.
C’est donc dans un auditorium moyennement rempli – mais dans une ambiance détendue et festive – que l’Orchestre de l’Opéra de Limoges s’installe petit à petit tout en s’accordant dans un joyeux tohu-bohu. Pour l’opéra « Un chapeau de paille en Italie » Nino Rota et son librettiste se sont inspirés de la comédie éponyme d’Eugène Labiche (1815-1888) – la pièce était récemment donnée au Théâtre du Montparnasse à Paris – ; le temps étant forcément compté, la phalange limougeaude n’interprète que l’ouverture du chef d’œuvre de Nino Rota et elle le fait avec talent. Pavel Baleff fait montre d’une rigueur et d’une précision incomparables dans sa direction et l’orchestre suit d’ailleurs son chef avec une précision millimétrée. La deuxième œuvre du programme est la symphonie sur une chanson d’amour ; et le moins que l’on puisse dire c’est que l’œuvre est originale ; car en effet, Rota a repris des thèmes qu’il avait déjà utilisés dans ses musiques de film. Et Pavel Baleff dirige cette symphonie en quatre mouvements avec un plaisir gourmand. C’est dans cette symphonie que nous avons l’occasion d’écouter un solo de violon d’une beauté totalement sublime que la sympathique première violon de la phalange interprète avec talent. Pour terminer la soirée, l’orchestre de l’Opéra de Limoges interprète la suite de danses intitulée La Strada car Nino Rota reprit la musique qu’il composa pour le film de Federico Fellini (1920-1993) et en fit la suite programmée pour ce concert. Et cette suite est interprétée avec un dynamisme et une vivacité peu communs ; et Pavel Baleff dirige cette musique avec panache.
C’est un concert de toute beauté que Pavel Baleff et l’Orchestre de l’Opéra de Limoges ont présenté au public pictavien en ce samedi après-midi. Et il était d’autant plus exceptionnel qu’il nous a aussi permis de (re)découvrir des œuvres de musique opératique et orchestrale (11 opéras, 9 concertos, 4 symphonies, entre autres œuvres) mal connues du grand public qui retient essentiellement de Nino Rota les cent soixante-dix musiques de film qui ont fait sa renommée.
Compte rendu, concert. Poitiers. Auditorium, le 25 mai 2024. Nino Rota (1911-1979) : Un chapeau de paille d’Italie (opéra) – ouverture – ; symphonie sur une chanson d’amour ; La Strada – suite de danses. Orchestre de l’Opéra de Limoges ; Pavel Baleff, direction.
Crédit photo : inconnu
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