Mendelssohn et Schubert servis avec brio par l’Orchestre des Champs Élysées


Après une très belle missa solemnis donnée au Théâtre Auditorium de Poitiers en décembre 2022 (https://lyriqueinfo.blogspot.com/2022/12/lorchestre-des-champs-elysees-entamme.html), et dont la tourné a reçu un très bel accueil en Europe, l’Orchestre des Champs Élysées revient à Poitiers avec un programme 100 % allemand et, en soliste, Francesca Dego, une jeune violoniste italienne exceptionnellement douée, invitée pour l’occasion.


La soirée commence avec le concerto pour violon et orchestre en mi mineur de Félix Mendelssohn (1809-1847). Dès les premières notes, je note l’exceptionnelle qualité de l’interprétation de Francesca Dego, invitée par les responsables de la phalange pour ce concert. La jeune violoniste, elle n’a que 33 ans, joue son violon avec une fluidité limpide ; et si Mendelssohn a composé une partition complexe pour le violon solo, Dego la joue avec un brio et un panache inégalables, se jouant des difficultés sans efforts. Quant à l’Orchestre des Champs Élysées dirigé par un Philippe Herreweghe en grande forme, il joue la partie orchestrale avec talent. Les nuances et les tempos sont quasi parfaits et Herreweghe, très inspiré, dirige d’une main ferme, nerveuse. Au retour de l’entracte l’Orchestre des Champs Elysées interprète la symphonie N°9 en do majeur D994 surnommée « la grande » de Franz Schubert (1797-1828). Cette symphonie qui mérite largement son surnom est en quatre mouvements et Philippe Herreweghe la dirige avec talent. Si parfois quelques nuances eussent gagné à être moins « tapageuses », dans l’ensemble c’est une lecture de très belle tenue que nous proposent Herreweghe et l’Orchestre des Champs Elysées. Les tempos, eux, sont quasi parfaits et chaque thème bénéficie d’une attention toute particulière qui fait de cette version typiquement « herreweghienne » une version unique.


Si j’aimerais voir Philippe Herrewghe diriger d’autres compositeurs que les allemands du XVIIe au XXe siècle, je dois aussi admettre qu’il a dirigé les deux œuvres au programme de cette soirée avec le panache et la rigueur qui sont les siens. Quant à Francesca Dego, elle a fait honneur à Mendelssohn qui n’aurait sans doute par renié une si belle interprète ; il est dommage, cependant que la jeune violoniste n’ait pas pris la peine d’annoncer, ou de faire annoncer, le titre du bis qu’elle a joué juste après le concerto.


Compte rendu, concert. Poitiers. Auditorium, le 2 février 2023. Félix Mendelssohn (1809-1847) : concerto pour violon et orchestre en mi mineur op 64 ; Franz Schubert (1797-1828) : symphonie N°9 en do majeur D944 « la grande ». Francesca Dego, violon ; Orchestre des Champs Élysées ; Philippe Herreweghe, direction.


Crédit photo Francesca Dego : Davide Cerati

Crédit photo Philippe Herreweghe : Michie I Hendryckx

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Francesco Durante et Antonio Vivaldi au programme du dernier concert des Estivales du Freney

Un opéra à la montagne : La serva padrona présentée dans le cadre des estivales du Freney d’Oisans

La harpe et la bête : un concert original en ouverture de la saison du Théâtre Auditorium de Poitiers