Londres 1720 : l’ensemble La rêveuse ouvre le festival de la dive musique avec brio



Présentation du festival


Le festival de La dive musique a eu lieu pour la première fois en août 2011 à l’initiative du maire de la petite ville de Seuilly sur Loire (Indre et Loire) et des maires des villes environnantes (Lerné, Candes Saint Martin, Saumur). Depuis, le festival a poursuivi son chemin et a pris de l’importance ; malgré la crise sanitaire le festival de la dive Musique poursuivi son chemin en 2020 et 2021 dans le strict respect des règles imposées alors. Cela lui a donné une visibilité inattendue et lui a surtout permis de survivre quand tant d’autres ont dû mettre la clé sous la porte. La onzième édition du festival de la dive musique est intitulée « le retour des amis » car l’ensemble des concerts sont donnés par des artistes ou des ensembles qui sont déjà venus lors d’éditions antérieures.


Le concert d’ouverture : un programme hétéroclite d’un très haut niveau


Pour le concert d’ouverture de la onzième édition de la manifestation, Stéphane Béchy, son directeur artistique a invité l’excellent l’ensemble La Rêveuse, un habitué du festival (https://lyriqueinfo.blogspot.com/2019/08/lensemble-la-reveuse-fait-rever-son.html). Pour l’occasion, l’ensemble La Rêveuse a présenté à un public venu nombreux un programme autour de Londres en 1720. Avec « Londres 1720 » La rêveuse a souhaité mettre la vie culturelle très dynamique dans la capitale anglaise dans le premier quart du XVIIIe siècle sous le feu des projecteurs. Le roi de l’époque, Georges 1er, était allemand et a donc attiré nombre de compositeurs de son pays* dont Georg Friedrich Haendel (1685-1759) et Christoph Pepusch (1711-1769).


Les œuvres choisies pour ce concert sont pour la plupart de compositeurs peu connus ; et pourtant, ces pièces sont magnifiques. Le trio présent en ce beau jeudi soir interprète avec talent des musiques qui méritent grandement d’être connues. Le flûtiste Sébastien Marq joue ses flûtes avec talent ; Si la suite en ré mineur pour flûte et basse continue de Geoffrey Singer (1655-1730) résonne gaiement dans la charmante petite église Saint Pierre de Seuilly, c’est avec les deux extraits d’opéras de Georg Friedrich Haendel (1685-1759) que Sébastien Marq s’amuse le plus. Qu’il s’agisse de l’ouverture de Rinaldo (1711) ou de Tornami a vagheggiar extrait d’Alcina (1735) Marq s’amuse beaucoup et les arrangements pour flûte, fréquents au XVIIIe siècle dès qu’une œuvre connaissait le succès, sont interprétés avec brio. Mais si Sébastien Marq se taille la part du lion, il est accompagné avec beaucoup de talent par Florence Bolton à la viole de gambe et Benjamin Perrot au théorbe. Notons d’ailleurs que Florence Bolton a également programmé une sonate pour flûte et viole de gambe de Christoph Pepusch (1667-1752) : la sonate en si mineur pour flûte, viole de gambe et basse continue. Le dialogue en la flûte et la viole de gambe est mis en valeur par une interprétation aérienne quasi parfaite. Le très discret Benjamin Perrot joue son théorbe avec brio ; si Londres 1720 cantonne Perrot dans le rôle de basse continue, je n’en ai pas moins apprécié le grand talent de cet excellent musicien.


L’ensemble La Rêveuse a ouvert le festival de la dive musique avec un concert de très haute volée. Ce retour au sein de la manifestation est très réussi et je ne peux que souhaiter d’autres retours aussi brillants. Peut-être aussi verrons nous la reprise des masterclasses estivales dans le cadre du festival.


Compte rendu concert. Seuilly. Église Saint Pierre, le 11 août 2022. Geoffrey Singer (1655-1730) : Suite en ré mineur pour flûte et basse continue, Round en sol majeur pour viole de gambe et basse continue ; George Friedrich Haendel (1685-1759) : Rinaldo : ouverture pour flûte et basse continue, Alcina : Tornami a vagheggiar, aria pour flûte seule ; Christoph Pepusch (1667-1752) : sonate en si mineur pour flûte, viole de gambe et basse continue ; James Oswald (1711-1769) : a sonata of scots tunes, hugar mu fean, the cameronian’s rant ; Arcangello Corelli (1653-1713) : sonata VI opus 5 « La follia » pour flûte à bec et basse continue ; bis : Maurice Ravel (1875-1937) : Laideronnette impératrice des pagodes extrait de Ma mère l’oye. Florence Bolton, viole de gambe ; Benjamin Perrot, théorbe ; Sébastien Marq, flûte. Ensemble La rêveuse.


* Au XVIIIe siècle, l’Allemagne n’était pas un pays unifié. Le territoire de l’Allemagne actuelle était morcelé en de multiples principautés qui se réunissaient pour élire le souverain du Saint Empire Germanique.

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