Sentinelles : les étudiants de l’Université de Poitiers et les lycéens présentent leur travail au Théâtre Auditorium de Poitiers



Depuis sa création en 2010, avec l’arrivée de Jérôme Lecardeur à la direction du Théâtre Auditorium de Poitiers, le festival A corps est devenu une manifestation incontournable du paysage chorégraphique poitevin. Mais elle a aussi dépassé depuis longtemps les frontières de la région Nouvelle Aquitaine et même de la France puisque les chorégraphes et les danseurs viennent de loin pour donner une, voire deux, performance(s) dans le cadre de cette manifestation qui réserve chaque année son lots de surprises. Le festival A corps c’est aussi l’occasion pour les étudiants de l’Université de Poitiers et les lycéens de la région de participer à une manifestation importante. De plus le retour du public après deux années de silence contraint pour les raisons que nous connaissons, donne à l’édition 2022 du festival A Corps une saveur particulière.


Une performance gratuite donnée dans le foyer général du TAP


Arrivée tôt au Théâtre, j’ai pu assister à la performance de lycéens venus de La Rochelle Pour participer au festival A Corps. Cette performance, d’une durée de 20 minutes environ, dansée par des jeunes gens de 15 à 18 ans a été préparée avec une rigueur particulière digne des plus grands. Tous vêtus de blanc ou blanc et jean, les lycéens ont fait montre d’un professionnalisme peu commun et l’accueil chaleureux qu’ils ont reçu est largement mérité. Bravo à eux.



Un décor sympa qui prend toute la scène et des costumes pas toujours adaptés


La scène du théâtre est totalement ouverte, laissant voir les portes des coulisses habituellement cachées au public. Le gradin, plutôt petit accueille une bonne partie des danseurs que le spectateur entraperçoit dès son arrivée dans la salle et un escalier (menant vers les loges) est ouvert sur la scène. Il sert aussi bien au danseurs qu’à la diffusion de gaz carbonique à une ou deux reprises pendant la performance. En ce qui concerne les costumes, j’ai apprécié leur diversité ; cela étant dit, deux ou trois des jeunes danseuses auraient mérité un peu plus d’attention avec des costumes moins collants et plus larges pour leur permettre de se mouvoir plus aisément.


Une performance remarquablement dansée par les étudiants de l’Université de Poitiers


L’atelier de recherches chorégraphiques de l’Université de Poitiers, chapeauté par Isabelle Lamothe, qui est l’une des responsables incontournables du festival A Corps côté Université, prépare chaque année des performances en collaboration avec des danseurs et chorégraphes qui sont accueillis en résidence d’artistes pendant l’année universitaire. Pour l’année 2021/2022, c’est le chorégraphe alsacien Thierry Thieû Niang qui a coaché les jeunes gens pour Sentinelles, le spectacle qu’ils ont présenté sur la scène du théâtre en ce froid jeudi d’avril. La performance est courte, une quarantaine de minutes, mais parfaitement construite ; les musiques ont été bien choisies et l’alternance entre musiques A Cappella et musiques instrumentales booste la performance. Si les chansons et les deux arias sont chantées en direct et A Cappella, la voix est belle, mais les graves de Ombra mai fu (Serse, Georg Friedrich Haendel [1685-1759]) sont quelque peu écrasés les musiques instrumentales sont enregistrées. Le « prélude à l’après midi d’un faune » (Claude-Achille Debussy [1862-1918]) est dansé avec un punch peu commun ; mais les jeunes danseurs passent dans un autre monde lorsque la pièce de musique électronique se met en route. D’ailleurs l’image de la boite de nuit border-line s’impose d’emblée dans l’imagination du spectateur. Avec Voyage voyage de Desirless (née en 1952) on avance doucement vers la fin de la performance ; les jeunes gens toujours aussi en forme dansent cette chanson avec panache.


La performance de l’atelier de recherches chorégraphiques de l’Université de Poitiers est d’autant remarquable qu’elle a été donnée par des étudiants qui, comme les lycéens une heure ou deux auparavant, ne sont pas encore des professionnels. Le travail de Thierry Thieû Niang, chorégraphe en résidence d’artiste, avec ces jeunes gens est exceptionnel et le résultat a reçu un accueil enthousiaste de la part d’un public venu nombreux.


Compte rendu, danse. Poitiers. Théâtre, le 7 avril 2022. Musiques : chants A Cappella : une chanson anglaise anonyme ; Ombra mai fu (extrait de Serse de Georg Friedrich Haendel [1685-1759]) ; Bacchianas Brasileiras (de Heitor Villa Lobos [1887-1959]) ; Voyage voyage (Desirless [née en 1952]). Musiques instrumentales : Prélude à l’après midi d’un faune (de Claude-Achille Debussy [1862-1918]) ; une pièce de musique électronique. Étudiants de l’atelier de recherches chorégraphiques de l’Université de Poitiers (encadrement de Isabelle Lamothe) ; Thierry Thieû Niang, chorégraphe.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Francesco Durante et Antonio Vivaldi au programme du dernier concert des Estivales du Freney

Un opéra à la montagne : La serva padrona présentée dans le cadre des estivales du Freney d’Oisans

La harpe et la bête : un concert original en ouverture de la saison du Théâtre Auditorium de Poitiers