L’Orchestre de Chambre Nouvelle Aquitaine revient à l’auditorium de Poitiers avec un programme Beethoven / Bartok



 

J’avais quitté l’Orchestre de Chambre Nouvelle Aquitaine en décembre après un superbe concert de noël consacré aux « musicals » américains (ou comédies musicales) et aux opérettes allemandes du XIXe siècle (https://lyriqueinfo.blogspot.com/2021/12/lorchestre-de-chambre-nouvelle.html). Pour son premier concert de l’année 2022, la phalange poitevine revient avec un fort beau et audacieux programme consacré à Ludwig Van Beethoven (1770-1827) et à Bêla Bartók (1881-1945). Pour interpréter l’unique concerto pour violon et orchestre de Beethoven (composé pour et créé par Stephan Von Breuning en 1806), Jean François Heisser a invité la jeune et brillante violoniste bulgare Liya Petrova.



Très inhabituel de par sa longueur, il dure quarante cinq minutes,
le concerto pour violon et orchestre en ré majeur opus 61 de Ludwig Van Beethoven (1770-1827) contient de très belles pages ; mais c’est le thème du beau et long premier mouvement qui reste dans la mémoire collective. J’ai particulièrement apprécié la très belle interprétation de l’Orchestre de Chambre Nouvelle Aquitaine qui, dirigé par un Jean François Heisser en grande forme, interprète la longue introduction instrumentale avec talent. La direction ferme, nerveuse, claire de Jean François Heisser a le dont de survolter les musiciens de l’orchestre qui suivent leur chef avec une précision millimétrée. Quant à Liya Petrova elle interprète avec brio une partition complexe, tendue, piégeuse. En ce froid mardi soir de janvier, j’ai découvert une violoniste brillante dont le talent et la virtuosité ont rendu justice à ce concerto de Beethoven. Au retour de l’entracte, l’orchestre revient sur la scène de l’auditorium, réaménagé pour la seconde œuvre du programme : Musique pour cordes, percussion et célesta de Béla Bartok (1881-1945). Œuvre de commande cette « musique » a été composée pour l’Orchestre de Chambre de Bâle en 1936 qui l’a créée début 1937 sous la direction de Paul Sacher qui en était le commanditaire. La lecture de Jean François Heisser est dynamique, nerveuse ; et la phalange interprète cette Musique pour cordes, percussion et célesta sans faiblesse, suivant au cordeau la battue claire, nette, précise, ferme de son chef qui connaît parfaitement son Bartok. Si l’on peut se laisser surprendre par une musique foisonnante mais parfaitement orchestrée par un Bartók très inspiré.


Si je regrette que la salle n’ait pas été si bien remplie que cela, je salue le choix audacieux de Jean François Heisser qui a programmé une œuvre de Bartok qui mérite grandement d’être mieux connue du public, qu’il soit mélomane chevronné ou néophyte. Quant à l’unique concerto pour violon et orchestre de Beethoven, il a trouvé une défenseure de tout premier ordre dans la jeune et brillante virtuose bulgare Liya Petrova. Ce concert de l’Orchestre de chambre Nouvelle Aquitaine, le premier de l’année 2022, est d’autant plus remarquable que l’œuvre de Bartók programmée, qui bénéficie de nombreux enregistrements CD depuis 1949 ne semble pas bénéficier de la même faveur en ce qui concerne la scène.


Compte rendu, concert. Poitiers. Auditorium, le 18 janvier 2022. Ludwig Van Beethoven (1770-1827) : concerto pour violon en ré majeur, opus 61 ; Béla Bartók (1881-1945) : Musique pour cordes, percussion et célesta. Liya Petrova, violon ; Orchestre de Chambre Nouvelle Aquitaine ; Jean François Heisser, direction.

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