Beethoven au cœur du programme de l’Orchestre des Champs Élysées
Depuis la saison 2024/2025 l’Orchestre des Champs Élysées s’est lancé dans l’interprétation des neuf symphonies de Ludwig Van Beethoven (1770-1827). Le bicentenaire du décès du compositeur allemand approchant à grand pas, les responsables de la phalange ont décidé de lancer le « cycle symphonique » sur trois saisons, le point d’orgue du cycle étant prévu pour la saison 2026-2027. En ce mercredi soir, ce sont deux des plus célèbres symphonies de Beethoven qui sont donc jouées sur le vaste plateau de l’auditorium de Poitiers : la N°6 surnommée « pastorale » et la N°5 baptisée « du destin » dont le célèbre thème du premier mouvement servait de ralliement aux troupes alliées en route pour le débarquement du 6 juin en Normandie.
La symphonie N°6 « Pastorale » en début de soirée
Ce sont donc soixante musiciens qui sont réunis sur le plateau de l’auditorium. Et il faut bien cela pour que cette symphonie imposante composée en cinq mouvements prenne vie. Dès les premières notes on comprend le surnom de « pastorale » qui lui a été accolé. Entre le chant des oiseaux, l’évocation bucolique de la campagne à l’aube, l’évolution du temps allant jusqu’à la tempête, on se ballade à vue dans des paysages que l’on peut trouver aussi bien en Allemagne qu’en France. La direction de Philippe Herreweghe se fait plus sobre, plus minimaliste qu’il y a quelques années mais elle reste ferme et précise et chacun suit la main de son chef avec une précision millimétrée. Les nuances et les tempos sont presque parfaits car en effet j’ai trouvé que la tempête n’était peut-être pas assez « violente » ; mais dans l’ensemble Philippe Herreweghe donne une très belle lecture de la Pastorale malgré des trompettes pas toujours très au point.
La symphonie N°5 « du destin » en seconde partie de soirée
Au retour de l’entracte, l’Orchestre des Champs Élysées interprète la bien nommée symphonie « du destin ». Cette œuvre, la cinquième du corpus symphonique de Beethoven est moins longue, avec « seulement » quatre mouvements que sa « petite sœur » qui en compte cinq. Là encore j’ai apprécié la direction sobre de Philippe Herreweghe qui s’est assagi à mesure que le temps passe. L’Orchestre des Champs Élysées, toujours aussi inspiré, donne une très belle lecture de la symphonie du destin ; rappelons que le thème du 1er mouvement a été le point de ralliement des troupes alliées qui allaient en Normandie pour lancer de la bas la libération de l’Europe de l’occupation nazie. Cela étant dit on aurait peut-être gagné à avoir un pupitre de trompettes un peu plus stable.
C’est un très beau concert que nous ont offert l’Orchestre des Champs Élysées et Philippe Herreweghe malgré les imperfections que j’ai notées pendant la soirée. Cela étant dit, les deux symphonies programmées pour la présente tournée sont de très belle facture et la lecture de Philippe Herreweghe mériterait d’être gravée au disque.
Compte rendu, concert. Poitiers. Auditorium, le 15 octobre 2025. Ludwig Van Beethoven (1770-1827) : Symphonie N°6 « pastorale » ; symphonie N°5 « du destin ». Orchestre des Champs Élysées ; Philippe Herreweghe, direction.

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