Les musiciens de Saint Julien célèbrent Mozart à La Rochelle


Tout au long de la saison, La Coursive, la scène nationale de La Rochelle, propose des concerts au chocolat le dimanche après midi. Le principe est simple. Les concerts commençant à 17 heures, des tasses de chocolat chaud sont servies au public, généralement nombreux, juste avant le concert. Pour cela, un partenariat a été conclu avec un chocolatier de La Rochelle. Pour le dernier concert du genre, les responsables de La Coursive ont invité Les musiciens de Saint Julien, orchestre fondé et dirigé par le flûtiste François Lazarévitch. Ce très bel orchestre est venu à La Rochelle avec le programme de son tout dernier CD : Les trois concertos pour flûte de Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791). Concertos parmi lesquels on trouve celui pour flûte et harpe. Le jeune homme les composa à Paris, juste après le décès de sa mère qui l’avait accompagné dans la capitale française. Si Mozart était peu sensible à la flûte, il livra trois œuvres somptueuses à ses commanditaires (dont faisait partie la duc de Luyne, flûtiste amateur qui voulait jouer en duo avec sa fille, harpiste).



Dès les premières notes du concerto en sol majeur K 313, François Lazarévitch et ses musiciens donnent le ton de la soirée. La direction du flûtiste est claire, nette, précise. Quant à son jeu à la flûte, il est juste magnifique, élégant, raffiné ; rien ne manque à cet excellent musicien qui prend à son compte le chef d’œuvre de Mozart et qui porte haut trois œuvres dont l’instrument soliste était si peu aimé par le divin salzbourgeois. Le dialogue entre la flûte de François Lazarévitch et l’orchestre est fluide et résonne avec élégance dans la vaste salle de La Coursive. Le concerto en ré majeur K 314 est interprété avec la même élégance et le même dynamisme que le concerto précédent ; la seule différence avec l’oeuvre précédente c’est le départ des deux flûtistes de l’orchestre ; on ne les reverra qu’au salut final.


Au retour de l’entracte, le plateau a été modifié pour permettre à la harpiste Sandrine Charon de rejoindre les musiciens de Saint Julien. Le très beau concerto pour flûte et harpe K 299 a été remis sur le devant de la scène par l’inoubliable duo formé par Jean Pierre Rampal et Lili Laskine. Mais dimanche dernier c’est un autre « couple » tout aussi beau et talentueux qui a interprété le chef d’œuvre de Mozart ; car François Laarévitch et Sandrine Chatron n’ont rien à envier à leurs illustres prédécesseurs. L’élégance et le raffinement du jeu des deux solistes sont parfaitement soutenus par un orchestre tout aussi élégant et survolté par la direction dynamique et précise de François Lazarévitch. Les parties solistes sont autant de moments de grâce dont le pic est atteint dans le sublime mouvement lent de ce concerto, composé, comme les deux autres, peu après la disparition de la mère de Mozart.


C’est un concert de toute beauté que les Musiciens de Saint Julien et François Lazrévitch accompagnés par Sandrine Chatron à la harpe ont présenté à un public venu nombreux et séduit par la beauté de la musique de Mozart sublimée par des interprètes élégants et raffinés. Et l’accueil enthousiaste qu’ils reçoivent les poussent à rejouer une partie du mouvement lent du concerto pour flûte et harpe.


Compte rendu, concert. La Rochelle. La Coursive, le 7 avril 2024. Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) : concerto pour flûte N° 1 en sol majeur K 313 ; concerto pour flûte N° 2 en ré majeur K 314 ; concerto pour flûte et harpe en UT majeur K 299. Sandrine Chatron, harpe ; Les musiciens de Saint Julien ; François Lazarévitch, flûte et direction.


Crédit photo François Lazarévitch : JB Millot

Crédit photo Sandrine Chatron : Caroline Doutre

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Francesco Durante et Antonio Vivaldi au programme du dernier concert des Estivales du Freney

Un opéra à la montagne : La serva padrona présentée dans le cadre des estivales du Freney d’Oisans

La harpe et la bête : un concert original en ouverture de la saison du Théâtre Auditorium de Poitiers