La violoniste et cheffe d’orchestre Florence Malgoire a rejoint son père au paradis des artistes



L’été 2023 restera dans le souvenir des mélomanes comme celui de la grande hécatombe. Après le baryton Malcolm King (1943-2023), la soprano Rachel Yakar (1936-2023) et les ténors Graham Clark (1941-2023) et Kenneth Riegel (1938-2023) entre autres grands noms de la musique classique nous apprenons avec une immense tristesse le décès de la violoniste et cheffe d’orchestre Florence Malgoire. Elle a rejoint trop tôt Jean Claude Malgoire (1940-2018), son illustre papa, au paradis des artistes à seulement 63 ans.


Née en 1960, dans une famille de musiciens Florence Malgoire a d’abord étudié le violon, instrument qu’elle joua dans plusieurs orchestres comme La grande écurie et la chambre du roy (de Jean Claude Malgoire), La chapelle du roy (de Philippe Herreweghe), Les talens lyriques (de Christophe Rousset) ou encore Les arts florissants (de William Christie). Mais Florence Malgoire n’était pas la fille de son père pour rien et elle se lança aussi dans une très belle carrière de cheffe d’orchestre ; c’est en 2003 qu’elle fonde son propre ensemble « Les dominos » avec lequel elle interprète la musique des XVIIe et XVIIIe siècles sur les grandes scènes françaises et internationales. Pour interpréter la musique de chambre, et notamment le genre sonate, elle fonde avec ses amis un ensemble joliment nommé « Les nièces de Rameau ». Excellente pédagogue, Florence Malgoire enseignait le violon et surtout la pratique du violon ancien au Conservatoire Supérieur de Genève, Haute école de musique depuis l’an 2000. Elle donna des Classes de maître un peu partout dans le monde : en France (Sablé sur Sarthe, Fondation Royaumont) au Japon (Tokyo), au Canada (Université McGill, Montréal), aux États Unis (Julliard School, New York) ou encore au Brésil (Rio de Janeiro).


Florence Malgoire est passée au moins deux fois à l’abbaye aux dames de Saintes ou elle vint une première fois avec son orchestre « Les dominos » puis, plus tard, comme 1er violon du Jeune Orchestre de l’Abbaye (lors de cette session, elle fut aussi la formatrice des cordes). Elle laisse une discographie riche qui devrait permettre à chacun de trouver son compte et de garder vivant le souvenir de cette grande dame du violon.


Nous présentons nos condoléances à sa famille et à ses proches et avons une pensée pour l’ensemble de ses collègues et amis qui se retrouvent, eux aussi, orpholins avec la disparition de cette très grande et si sympathique musicienne.


Crédit photo : inconnu (pour la Haute Ecole de Musique de Genève)

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