L’Orchestre de Chambre Nouvelle Aquitaine clôt en beauté la saison musicale du Théâtre Auditorium de Poitiers

Le dernier concert de la saison musicale est toujours un grand moment d’émotion. Cette année c’est l’Orchestre de Chambre de Nouvelle Aquitaine qui a « fermé » les portes de la maison ; et il l’a fait avec panache. Pour l’occasion, Jean François Heisser, le directeur musical de l’orchestre, a confié la phalange à la talentueuse cheffe d’orchestre japonaise Kanako Abé. Il a également invité la mezzo soprano niortaise Isabelle Druet à interpréter le cycle de mélodies de Hector Berlioz (1803-1869) « Les nuits d’été ».

Pour débuter la soirée, l’Orchestre de Chambre Nouvelle Aquitaine interprète l’ouverture d’Obéron, opéra composé en 1826 par Carl Maria Von Weber (1786-1826). Kanako Abé dirige la phalange d’une main ferme, nerveuse ; les nuances et les tempos sont quasi parfaits donnant à la musique de Weber des couleurs inattendues. L’Orchestre de Chambre Nouvelle Aquitaine participe depuis longtemps à l’élan de création musicale ; et dans cette optique a donné, en création mondiale, la toute dernière œuvre du compositeur Philippe Hurel (né en 1955) : Nuit de lune. L’œuvre de Philippe Hurel est fort bien construite et plaisante mais peut-être un peu bruyante pour évoquer la nuit ; l’Orchestre de Chambre Nouvelle Aquitaine et Kanako Abé font honneur au compositeur qui était présent dans la salle. Pour clore la première partie, la cheffe d’orchestre va cherche la mezzo soprano Isabelle Druet pour interpréter le cycle « Les nuits d’été » d’Hector Berlioz (1803-1869). Les poèmes de Théophile Gautier ont été superbement mis en musique par Berlioz visiblement très inspiré ; ce cycle composé, à la bas pour voix de mezzo soprano ou pour voix de ténor est régulièrement interprété aussi par des sopranos (Régine Crespin , Jessye Norman ou encore Kiri Te Kanawa par exemple) et par des barytons (José Van Dam par exemple ou encore Stéphane Degout). Isabelle Druet interprète avec talent ce cycle de 6 mélodies sous la direction avisée de Kanabo Abé. Les nuances et les tempos sont parfaits, notamment dans l’interprétation du Spectre de la rose, la seconde mélodie, qui se termine sur un pianissimo morendo sublime.

Après l’entracte, l’Orchestre de Chambre Nouvelle Aquitaine interprète trois extraits du Songe d’une nuit d’été de Félix Mendelssohn (1809-1847). Composé en 1843 à la demande du roi de Prusse Frédéric Guillaume IV qui souhaitait faire représenter la pièce de William Shakespeare (1564-1616) avec une musique de scène ; Mendelssohn s’acquitta de la tâche avec talent tout en ajoutant une ouverture composée plus tôt (1826). Le scherzo, le premier des 13 numéros de 1843, est fort bien interprété par la phalange toujours aussi survoltée. Kanako Abé très inspirée dirige les musiciens avec autant de fermeté et de rigueur qu’en première partie ; les nuances et les tempos sont quasi parfaits, les départs sont donnés avec une précision millimétrée. Le nocturne et l’ouverture sont tout aussi bien interprétés et terminent la soirée avec panache.

L’Orchestre de Chambre Nouvelle Aquitaine a clôt la saison en cours avec panache. La cheffe d’orchestre Kanako Abé a dirigé la phalange avec talent ; quant à Isabelle Druet, elle a fait forte impression en interprétant Les nuits d’été de Berlioz avec brio. Et le public ne s’y est pas trompé en réservant un accueil chaleureux à l’ensemble des artistes présents sur le plateau de l’auditorium.

Compte rendu, concert. Poitiers. Auditorium, le 23 mai 2023. Carl Maria Von Weber (1786-1826) : ouverture d’Obéron ; Philippe Hurel (né en 1955) : Nuit de lune (création mondiale) ; Hector Berlioz (1803-1869) : Les nuits d’été opus 7 ; Félix Mendelssohn (1809-1847) : Le songe d’une nuit d’été – extraits (scherzo – nocturne – ouverture). Isabelle Druet, mezzo soprano ; Orchestre de Chambre Nouvelle Aquitaine. Kanako Abe, direction.

Crédit photo Kanako Abé : Ryota Funahashi

Crédit photo Isabelle Druet   : Thomas Bartel (pour la Charente Libre)