L’Orchestre National de Bordeaux Aquitaine s’arrête à Poitiers le temps d’un concert


L’Orchestre National de Bordeaux Aquitaine quitte rarement Bordeaux. Et quand il le fait c’est pour présenter des programmes de très haute volée et avec des chefs d’orchestre et des solistes brillants. Le concert que ces brillants musiciens ont donné à l’auditorium de Poitiers en ce 23 avril ne fait pas exception ; ainsi, la jeune et brillante cheffe d’orchestre polonaise Marzena Diakun a été invitée par les responsables de la phalange à la diriger à l’occasion de cette soirée exceptionnelle. Quant au concerto pour violon et orchestre de Jean Sibélius (1865-1957) ils ont invité la brillante violoniste française Raphaëlle Moreau à rejoindre l’orchestre et Marzena Diakun.


C’est le prélude à l’après midi d’un faune de Claude Debussy (1862-1918) qui ouvre le concert. On ne peut que saluer la très belle performance du flûtiste soliste de l’ONBA* qui interprète avec talent les pages que Debussy a composé pour cet instrument. Marzena Diakun dirige l’orchestre d’une main ferme, nerveuse, solide ; les nuances et les tempi sont quasi parfaits. Après un court changement de plateau pour permettre à la soliste invitée de pouvoir rejoindre les musiciens et Diakun, l’orchestre et Raphaëlle Moreau interprètent le concerto pour violon et orchestre de Jean Sibélius (1865-1957). le chef d’œuvre de Sibélius trouve là des interprètes d’un niveau exceptionnel ; Raphaëlle Moreau interprète avec talent la partition difficile mai si belle que Sibélius a composé pour le violon. Quant à l’orchestre, il accompagne la jeune violoniste – tout juste âgée de 27 ans – avec panache. Marzena Diakun dirige ses musiciens avec une rigueur inégalable et une attention identique pour chacun. Cependant, je regrette que Raphaëlle Moreau, qui est française et était donc en mesure de prendre la parole, n’ait pas pris la peine de présenter le court bis qu’elle a concédé, presque à contre cœur, au public. Au retour de l’entracte l’Orchestre National de Bordeaux Aquitaine interprète la symphonie N°6 en si mineur opus 74 de Piotr Illtch Tchaïkovsky (1840-1893). Surnommée « Pathétique » cette symphonie, la dernière, de Tchaïkovsky a d’abord reçu un accueil mitigé avant, environ un mois plus tard, de triompher ; Tchaïkovsky, mort dans l’intervalle, n’aura jamais eu l’occasion de voir son ultime chef d’œuvre faire son chemin sur les grandes scènes russes et internationales. Marzena Diakun prend à son compte cette œuvre fleuve, elle dure 45 à 50 minutes, sans trembler. La direction de la jeune femme est ferme, nerveuse, précise ; les nuances et les tempi sont quasi parfaits et je ne peux que saluer une interprétation si forte et sans aucune faiblesse.


Si on peut regretter que l’ONBA quitte si rarement son fief bordelais, il nous a offert un concert exceptionnel. Les œuvres au programme de cette après midi musicale, qui a tenu toutes ses promesses, ont été brillamment interprétées par un orchestre, une soliste et une cheffe visiblement survoltés. Il manque un peu d’empathie de la part de Raphaëlle Moreau, excellente musicienne cependant, vis à vis du public venu nombreux pour l’occasion pour en faire une performance parfaite.


Compte rendu, concert. Poitiers. Auditorium, le 23 avril 2023. Claude Debussy (1862-1918) : Prélude à l’après midi d’un faune ; Jean Sibélius (1865-1957) : concerto pour violon et orchestre en ré mineur opus 47 ; Piotr Illich Tchaïkovsky (1840-1893) : symphonie N° 6 en si mineur opus 74 surnommée « pathétique ». Raphaëlle Moreau, violon ; Orchestre National de Bordeaux Aquitaine. Marzena Diakun, direction.


ONBA* : Orchestre National de Bordeaux Aquitaine


Crédit photo ONBA : Nicolas Joubart

Crédit photo Marzena Diakun : Marco Borggreve

Crédit photo Raphaëlle Moreau : Anoush Abrar


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