Stéphane Degout et Alain Planès interprètent le chant du cygne de Schubert

 

En clôture du week-end Pianos piano qui s’est déroulé les 25 et 26 février dernier, c’est un récital exceptionnel qui a eu lieu à l’auditorium du Théâtre Auditorium de Poitiers. Récital donné par l’un de nos plus beaux barytons actuellement en activité : Stéphane Degout. Pour l’occasion, il était accompagné par un de nos meilleurs pianistes : Alain Planès ; pour ce récital, Planès jouait son piano personnel, un superbe Pleyel 1836 dont le son reste magnifique pas loin de deux cent ans après qu’il ait été fabriqué par le célèbre facteur de pianos parisien. Au coeur de ce récital, Franz Schubert (1797-1828) et son Chant du cygne. C’est aussi le seul concert ou ni Stéphane Degout ni Alain Planès ne prennent la parole pour parler du cycle et/ou du piano qui aurait pourtant mérité une présentation.

Ce Chant du cygne est particulier puisqu’il regroupe les quatorze derniers lieder composés par Schubert et ne raconte pas d’histoire comme Die Winterreise par exemple. Stéphane Degout et Alain Planès, qui travaillent régulièrement ensemble pour des récitals, adoptent des tempos et des nuances quasi parfaits. La diction est excellente, et même si on peut regretter que le texte peine à arriver aux derniers rangs de l’auditorium, la belle voix de baryton de Stéphane Degout emplit la salle sans effort. Quant à Alain Planès, il accompagne le baryton avec beaucoup d’attention ; les nuances sont idéales, même quand il joue piano on entend parfaitement l’instrument, les introductions interprétées avec rigueur et beaucoup de sensibilité. Le son du piano ancien, il a presque 200 ans, passe aisément dans cette vaste salle ; et à aucun moment Alain Planès n’a donné l’impression de faire des efforts pour faire entendre son piano. La parfaite alliance entre le pianiste et le chanteur donne un résultat remarquable et les deux artistes font honneur à Schubert qui aurait sans aucun doute apprécié une si belle interprétation de son Chant du cygne.

Si on peut regretter que le public soit venu si peu nombreux, il a réservé un accueil très chaleureux à Stéphane Degout et Alain Planès qui ont volontiers concédé un bis, un autre lied de Schubert. Et pourtant, nous avons assisté à un récital remarquable qui a permis d’écouter un piano historique superbe et dont le son est aussi beau, quoi que différent, et sonore que celui des pianos modernes.

Compte rendu, concert. Poitiers. Auditorium, le 26 février 2023. Franz Schubert (1797-1828) : Le chant du cygne D967 + un lied en bis. Stéphane Degout, baryton ; Alain Planès, piano.

Crédit photo Stéphane Degout : Jean Baptiste Millot

Crédit photo Alain Planès :Eric Larrayadieu