L’Orchestre des Champs Elysées donne son premier concert de la saison dans le cadre du festival Nouvelle Odysée





Le festival Nouvelle Odyssée célèbre cette année sa troisième édition. L’aventure a commencé en 2020 entre deux confinements et a trouvé un public nombreux et fidèle. Si presque tous les concerts sont donnés en mode formation de chambre, le concert du 21 septembre, donné dans la si belle salle des pas perdus du palais des ducs d’Aquitaine, était le seul à réunir une trentaine de musiciens et la séduisante soprano Morgane Heyse. Au programme de la soirée Luigi Boccherini (1743-1805) et Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791), deux valeurs sûres. Pour l’occasion ce n’est pas Philippe Herreweghe qui dirige le concert mais Alessandro Moccia, le sympathique premier violon de la phalange.




C’est la symphonie N°2 en mi bémol majeur opus 35 de Boccherini qui ouvre la soirée. Assis à son habituelle place de 1er violon, Alessandro Moccia dirige l’Orchestre des Champs Élysées tout en douceur mais d’une main ferme. On notera d’emblée que la phalange joue avec une vivacité rare en adoptant des tempos et des nuances inégalables. Le chef d’œuvre de Boccherini n’est pas très long mais plein de thèmes soulignés en ce mercredi soir avec maestria par un orchestre en grande forme. Morgane Heyse, la soprano invitée pour le concert, interprète le dernier aria de Susanna des Noces de Figaro « Giunse alfin il momento … Deh vieni non tardar » avec élégance et naturel. La voix chaude et chaleureuse correspond fort bien à ce personnage charismatique qu’est Susanna. Si j’ai apprécié de voir deux airs de concerts programmés, j’ai regretté que la voix de Heyse n’ait pas suivi. En effet, les graves étaient trop souvent écrasés et peu audibles ; quant aux aigus ils étaient inégaux, pas tenus et j’ai bien cru, notamment dans l’interprétation du très rare « Mia speranza adorata » qu’elle allait s’étouffer en tentant les aigus. Je ne suis pas certaine que ces deux arias de concert, aussi beaux soient ils, soient vraiment ceux que Mlle Heyse aurait dû choisir pour mettre sa belle voix en valeur.




C’est un concert, certes très « traditionnel », que l’Orchestre des Champs Elysées a proposé à un public venu nombreux, mais de très haute volée. Néanmoins, l’imposant corpus vocal de Mozart aurait permis à Morgane Heyse de choisir des airs de concerts mieux adaptés à sa tessiture ; cela étant dit, ne nous y trompons pas, la voix est très belle et assurée et a permis à Mlle Heyse de donner vie à Susanna (Le nozze di Figaro) avec talent.


Compte rendu concert. Poitiers. Palais des ducs d’Aquitaine, salle des pas perdus, le 21 septembre 2022. Luigi Boccherini (1743-1805) : symphonie N°2 en mi bémol majeur opus 35, Syphonie N°3 en la majeur opus 35 ; Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) : Le nozze di Figaro – air de Susanna « Giunse alfin il momento … Deh, vienni non tardar », air de concert « Vorrei spiegarvi oh Dio » K 418 , air de concert « Mia speranza adorata » K 416. Morgane Heyse, soprano ; Orchestre des Champs Elysées. Alessandro Moccia, 1er violon et direction.

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