la guerre menée par la Russie contre l’Ukraine provoque une mise à l’écart des artistes russes souvent injuste

 





Alors que les combats en Ukraine s’intensifient (Des villes comme Marioupol sont pilonnées sans arrêt avec comme cibles, entre autres sites, la maternité et l’hôpital pour enfants, Karkiv, lviv, Kiev, Odessa sont également frappées par les bombardements*) de plus en plus d’artistes russes sont écartés des programmations des théâtres et des opéras partout dans le monde. Si certaines sont tout à fait compréhensibles comme celle du chef d’orchestre Valéry Gergiev, dont le soutien à Vladimir Poutine est si total qu’il n’a pas daigné prendre la peine de désavouer son ami, ou du pianiste Denis Matsuev qui pour les mêmes raisons se voit écarté de plusieurs scènes. Si Anna Netrebko a publié un communiqué dans lequel elle affirme haut et fort qu’elle « est contre cette guerre », il n’en demeure pas moins vrai que ses activités professionnelles en pâtissent. Ainsi a-t-elle, officiellement renoncé d’elle même à ses contrats au Metropolitan Opéra de New York pour la fin de la saison en cours et pour toute la saison prochaine (vraiment ? Le communiqué de la célèbre institution américaine est douteux et sa présentation peut laisser penser qu’elle en a été écartée). (dont le Don Carlos de Verdi, actuellement présenté au public [je vous renvoie à la critique de mon collègue de toutelaculture.com concernant la représentation à laquelle il a assisté] : https://toutelaculture.com/spectacles/opera/des-atouts-et-des-carences-pour-don-carlos-de-verdi-au-metropolitan-opera-de-new-york/?fbclid=IwAR1kR8HwcS2CRUvxmEPVO9Xysm6-s7iiE7tV1o5EQQSsyKGpJfBm6lXT_Dw)


Néanmoins, nombreux sont les artistes russes qui ont déclaré sans ambiguïté leur opposition à la guerre déclenché par le président Poutine. Le plus inquiétant dans la période que nous vivons est le fait que nombreux sont les mairies (à Toulouse, la mairie a littéralement sommé le chef d’orchestre Tugan Sokhiev de prendre position contre la guerre), festivals (comme le festival Berlioz à la Côte Saint André), concours (le concours de Dublin (Irlande) et le concours de Calgary (Canada) par exemple qui ont refusé la participation du jeune Roman Kosyakov) et salles de théâtre à exclure des artistes russes sans autres motivations qu’ils sont russes et potentiellement, selon leurs responsables du moins, sont des soutiens de Vladimir Poutine. Cette situation ubuesque a provoqué la démission du chef d’orchestre Tugan Sokhiev de ses mandats au théâtre du Bolshoï et à l’Opéra National du Capitole de Toulouse qui a fait comprendre qu’il est contre la guerre actuellement en cours ; il s’insurge également contre l’excès de zèle dont font preuve les directeurs de théâtres, festivals et concours en annulant les contrats de certains artistes au seul motif qu’ils sont russes, et donc forcément des soutiens de Vladimir Poutine, ou en excluant des candidats pourtant inscrits de longue date à des concours. Certains théâtres vont jusqu’à annuler des œuvres de leurs programmes juste parce que leurs compositeurs sont russes. Madame Roselyne Bachelot, ministre de la culture rappelle fort justement que « nous ne sommes pas en guerre contre la Russie » et qu’« il n’y a aucun boycott des artistes et des œuvres russes. »


Je ne peux que déplorer cette « nouveauté » que constitue la cancel culture en cours qui frappe les artistes russes de plein fouet alors que, rappelons le, ils sont nombreux à s’exprimer contre la guerre et à prendre des risques très importants pour eux même et leurs familles parfois restées en Russie. A Moscou et dans d’autres grandes villes russes plusieurs artistes et responsables d’institutions ont démissionné et, pour certains, pris le chemin de l’exil pour bien marquer leur totale opposition au président de la fédération de Russie et leur refus de « toucher le moindre salaire de sa part ». On ne peut que saluer leur courageuse prise de position quand on sait ce que risquent ceux qui osent s’exprimer (une récente loi votée, sur ordre, par la douma permet à la « justice » russe de condamner quiconque parle de guerre et d’invasion à 15 ans de prison).


* Je profite de cette notule pour appeler les lecteurs à préparer des boîtes solidaires contenant des produits d’hygiène et/ou de la nourriture à déposer à la croix rouge ou à des associations humanitaires qui les transmettront à qui de droit

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