Entre musique romantique et musique contemporaine, l’Orchestre de Chambre Nouvelle Aquitaine fait sa rentrée au Théâtre Auditorium de Poitiers

 


Des trois orchestres associés au Théâtre Auditorium de Poitiers, l’Orchestre de Chambre Nouvelle Aquitaine est le premier à faire sa rentrée à l’auditorium. Le programme proposé est d’autant plus intéressant qu’il a le mérite de mettre sous le feu des projecteurs un tout jeune compositeur : Julien Giraudet (né en 1987). Pour l’occasion c’est le chef d’orchestre Pierre Bleuse qui s’installe sur le podium ; pour les deux premières œuvres de la soirée, il est accompagné par le violoncelliste Jean Marie Troterau et par le pianiste Cédric Tiberghien.


C’est donc la pièce du jeune Julien Giraudet, âgé de tout juste 34 ans qui ouvre ce premier concert de l’Orchestre de Chambre Nouvelle Aquitaine. Mythe pour violoncelle a été composé pour la huitième édition du concours « Île de création » ; cette œuvre en cinq mouvements ou « parties » a permis à Julien Giraudet de remporter haut la main ce concours dont la vocation est de permettre aux jeunes compositeurs de se confronter à la musique symphonique. Pour interpréter la partie de violoncelle soliste, les responsables de l’Orchestre de Chambre Nouvelle Aquitaine ont invité l’excellent violoncelliste Jean Marie Trotereau. Dès le début de la pièce on apprécie l’engagement total de chacun ; la direction de Pierre Bleuse est claire, nette, précise, dynamique et l’orchestre suit son chef avec une précision millimétrée. Jean Marie Trotereau interprète les parties de violoncelle avec talent ; à aucun moment il ne tombe dans les pièges de la partition. Les nuances et les tempos sont quasi parfaits et l’orchestre aussi bien que son chef et le soliste donnent vie au chef d’œuvre de Julien Giraudet avec panache. Après une courte pause, le temps d’enlever l’estrade et d’installer le piano, Pierre Bleuse revient avec Cédric Tiberghien pour le concerto N°2 en sol mineur pour piano et orchestre de Camille Saint Saëns (1835-1921). D’entrée de jeu, on notera l’enthousiasme débordant et le bonheur de Cédric Tiberghien de rejouer enfin devant un public ; Il interprète la partition de Saint Saëns avec talent et panache même si le début de l’introduction du 1er mouvement est un peu « brutale » elle donne le ton de la soirée : le concerto sera interprété tambour battant, sans temps morts. On notera également les tempos et les nuances quasi parfaits adoptés par Pierre Bleuse qui dirige l’orchestre avec la même rigueur que la pièce précédente. L’andante, le second mouvement, est somptueusement interprété tant par Cédric Tiberghien que par l’orchestre remarquablement dirigé par Pierre et surmotivé par la reprise de l’activité. Rassérénés par l’accueil très enthousiaste du public, Jean Marie Trotereau et Cédric Tiberghien reviennent sur scène pour interpréter de fort belle manière, le cygne, extrait du carnaval des animaux de Camille Saint Saëns. Au retour de l’entracte, l’orchestre s’installe sur le plateau réaménagé pour interpréter la dernière œuvre au programme de ce concert de rentrée : la symphonie N°3 en fa majeur opus 90 de Johannes Brahms (1833-1897). Pierre Bleuse prend le chef d’œuvre de Brahms à bras le corps et imprime sa marque à cette symphonie de très belle tenue. Comme pour le concerto de Saint Saëns, Bleuse adopte des tempos et des nuances idéaux et dirige l’orchestre avec la fermeté qui le caractérise depuis le début de la soirée. L’inlassable énergie du chef d’orchestre et de ses musiciens donne au chef d’œuvre de Brahms des couleurs semblables à celles des arcs en ciel.


L’Orchestre de Chambre Nouvelle Aquitaine a donné en ce mardi soir d’automne un concert de très belle tenue. Dirigée par un chef très en forme et accompagnée par deux solistes solides et d’un niveau exceptionnel la phalange a, une nouvelle fois dépassé ses limites et rendu justice avec talent à trois compositeurs complémentaires les uns des autres.

Compte rendu concert. Poitiers. Auditorium, le 12 octobre 2021. Julien Giraudet (né en 1987) : Mythe pour violoncelle ; Camille Saint Saëns (1835-1921) : concerto pour piano et orchestre N°2 en sol mineur opus 23, bis : Le cygne (le carnaval des animaux) ; Johannes Brahms (1833-1897) : symphonie N°3 en fa majeur opus 90. Jean Marie Trotereau , violoncelle ; Cédric Tiberghien, piano. Orchestre de Chambre Nouvelle Aquitaine ; Pierre Bleuse, direction.

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