Clap de fin pour le Mozart Summer Camp : l’Orchestre des Champs Élysées donne un dernier concert de toute beauté au Théâtre Auditorium


 

Pour clôturer son « Mozart summer camp » au cours duquel il a proposé de multiples activités, siestes musicales, concerts sandwich et concerts, l’Orchestre des Champs Élysées revient à l’auditorium du TAP de Poitiers pour un ultime concert dirigé par Philippe Herreweghe. Pour cette dernière soirée 100 % Mozart, l’Orchestre des Champs Élysées présente le rondo N°3 en la mineur K511 et le concerto pour piano et orchestre en do majeur N°25 ; deux œuvres pleines d’espoir composées dans les dernières années de sa courte vie.





La soirée, la dernière de cette mini saison « Y a plus de saison » organisée par le Théâtre Auditorium de Poitiers, débute par l’interprétation du Rondo pour piano N° 3 en la mineur K 511. A l’origine c’est Alexei Lubimov qui devait venir à Poitiers, mais à cause de soucis de santé il a été remplacé par Kristian Bezuidenhout. On ne peut qu’apprécier la technique remarquable du pianofortiste australien (né en Afrique du Sud en 1979) qui joue un piano-forte quasiment identique à ceux que Mozart jouait en son temps. Bien que le piano forte soit moins puissant que les pianos modernes, Bezuidenhout n’en tire pas moins un son de toute beauté de son instrument. Si nous apprécions la technique remarquable du jeune homme, nous regrettons qu’il n’ait pas choisi une œuvre plus joyeuse pour débuter le concert.




Après une courte pause, l’orchestre s’installe sous les applaudissements nourris d’un public enchanté de retrouver les musiciens et leur chef. Philippe Herreweghe visiblement survolté et ravi de pouvoir enfin jouer devant une salle bien remplie, commence par remercier le public avant de faire une présentation détaillée du genre concerto dans l’histoire de la musique ; il profite de ce moment pour interroger son soliste sur l’instrument qu’il joue en ce samedi soir si particulier. C’est ainsi que nous apprenons que le piano-forte est intégralement construit en bois et a des marteaux en cuirs et non en métal, ce qui explique que le son soit moins puissant que celui des piano modernes. La leçon de musique terminée, Philippe Herreweghe monte sur son podium pour entamer le concerto pour piano et orchestre en do majeur N°25 K 503 que Mozart composa en 1786 parmi les dernières œuvres de sa vie. Le chef d’orchestre sur-motivé, voire même survolté, dirige avec une vigueur inégalable et sublime la musique de Mozart sans excès ni fioriture. La direction ferme, nerveuse et millimétrée d’Herreweghe entraîne un orchestre et un soliste très en forme dans un tourbillon de musique qui laisse le public sans voix ; il n’en est pas moins réactif ce public, venu nombreux, qui, enchanté par ce qu’il entend, applaudit avec enthousiasme entre les mouvements. Kristian Bezuidenhout s’intègre parfaitement à l’ensemble et les parties solistes sont interprétées avec brio et dialogue avec l’orchestre avec une belle sobriété.


Cet ultime concert de « Y a plus de saison » a clôt en beauté une mini saison estivale organisée avec une belle réactivité dès lors que les sites culturels pouvaient rouvrir. On ne peut que se réjouir de voir l’ensemble des artistes si heureux de se retrouver et de retrouver leur public. Si nous avons pu émettre des réserves, celles ci sont d’ordre tout à fait mineur ; d’ailleurs le public ne s’y est pas trompé en réservant un accueil enthousiaste aux musiciens qui ont concédé deux bis, ce qui est exceptionnel : Kristian Bezuidenhout a rejoué un extrait du rondo qu’il avait interprété en début de soirée, alors que l’Orchestre des Champs Élysées et Philippe Herreweghe ont interprété le menuet de la menuet de la symphonie N°41 « Jupiter » en ut majeur K 551.


Compte rendu, concert. Poitiers. Auditorium, le 10 juillet 2021. Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) : Rondo pour piano N° 3 en la mineur K 511, concerto pour piano et orchestre en do majeur N°25 K 503 ; bis : reprise du rondo K 511 (extrait), menuet de la symphonie N°41 « Jupiter » en ut majeur K 551. Kristian Bezuidenhout, pianoforte ; Orchestre des Champs Élysées ; Philippe Herreweghe, direction.

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