Une vingt et unième édition du festival Verdi intéressante mais en demi teinte

 

Le 24 juin dernier, les responsables du Teatro Regio de Parme ont présenté le programme du prochain festival de Parme. Si l’édition 2020 avait vu ses dates changer tout en étant sérieusement rabotée, le moins que l’on puisse dire c’est que la portion reste congrue pour la prochaine édition de la manifestation. On notera cependant la présence exceptionnelle d’Elina Garança qui fera des débuts très remarqués tant à Parme qu’au festival Verdi.

Opéras

Un ballo in maschera ouvrira la manifestation le 24 septembre prochain. Si le cast est de belle tenue, il sera emmené de main de maître par le jeune baryton mongol Amartuvskim Enkhbat qui fera, cette fois, ses débuts au festival Verdi.. Distribution : Piero Pretti : Gustavo III ; Maria Teresa Leva : Amélia ; Amartuvskim Enkhbat (fait ses débuts au Teatro Regio de Parme) : Conte Gian Giacomo di Anckastrom ; Anna Maria Chiuri : Ulrica ; Giuliana Gianfaldoni (fait ses débuts auTeatro Regio de Parme et au festival Verdi) : Oscar ; Fabio Previati : Christiano ; Fabrizio Beggi : Ribbing ; Carlo Cigni : Dehorn ; Cristiano Olivieri : ministro di giustizia ; Federico Veltri : servo del conte. Filarmonica Arturo Toscanini ; coro del teatro regio di Parma ; Roberto Abbado, direction ; Graham Vick, mise en scène ; Richard Hudson, costumes et scénographie ; Giuseppe di Loro, lumières. Autres représentations : 1^er, 8 et 15 octobre au Teatro Regio.

Simon Boccanegra sera donné en version concert au Teatro Regio. La distribution est de belle tenue et connaît bien le Regio. On notera la présence exceptionnelle d’Angela Meade dans le rôle d’Amélia/Maria. Il s’agit d’une co-production entre le Teatro Regio de Parme et le Teatro Comunale de Bologne. Distribution : Prologue : Igor Golovatenko, Simon Boccanegra, corsaire puis doge de Gênes ; Michele Pertusi, Jacopo Fiesco noble génois (sous le nom d’emprunt d’Andrea) ; Sergio Vitale, Paolo Albiani fileur d’or génois ; Andrea Pellegrini, Pietro, génois issu des couches populaires. Drame : Igor Golovatenko, Simon Boccanegra, corsaire puis doge de Gênes ; Michele Pertusi, Jacopo Fiesco noble génois ; Sergio Vitale, Paolo Albiani fileur d’or génois puis courtisan favori du doge ; Andrea Pellegrini, Pietro, génois issu des couches populaires puis courtisan; Angela Meade, Amélia Grimaldi (Maria Boccanegra) ; Riccardo della Sciucca, Gabriele Adorno, gentilhomme génois ; Ben Lee, capitaine des gardes ; Alessia Panza, nourrice d’Amélia/Maria. Chœur et orchestre du Teatro Comunale de Bologne ; Michele Mariotti, direction. Représentations : 9 et 16 octobre.

Concerts

Concert symphonique et choral : Pour cette soirée particulière, le choeur et l’orchestre interpréteront des extraits des œuvres de Verdi dont trois raretés : Oberto, conte di San bonfaccio, Giovanna d’Arco et Il finto Sanislao, o un giorno di regno. Distribution : Orchestre du Teatro Comunale de Bologne ; coro du Teatro Regio de Parme ; Roberto Abbado, direction. Représentation : 26 septembre.

Requiem : Pour la seconde année consécutive le requiem sera donné au Regio de Parme. La mezzo soprano Elina Garança devrait dominer de la tête et des épaules un quatuor de belle tenue. Distribution : Maria Agresta, soprano ; Elina Garança, mezzo soprano ; Fabio Sartori, ténor ; John Relyea, basse. Filarmonica Arturo Toscanini, coro del Teatro Regio di Parma, Daniele Gatti, direction. Représentation : 2 octobre.

Récital « In salotto con Verdi » : Un récital voix piano qui tourne autour de Verdi, bien sûr, et de ses contemporains. Airs d’opéras, mélodies, lieder, pièces pour piano … Distribution : Lisette Oropesa, soprano ; Francesco Izzi piano. Représentation : 7 octobre au Teatro Regio de Parme.

Gala Verdiano : Ce récital, donné le jour anniversaire de la naissance de Verdi est toujours un peu particulier. Le matin hommage est rendu au cygne de Busetto devant le monument qui lui est dédié à quelques encablures du Regio ; le soir c’est la musique qui est reine. Depuis 2016, c’est un récital voix piano qui est proposé au public. Distribution : Eleonora Buratto, soprano ; Antonio Poli, ténor ; Daniela Pelegrino, piano. Représentation : 10 octobre.

Fuoco di gioia : Ce récital géant est organisé par l’un des principaux clubs de mélomanes de Parme, le « club des 27 », en faveur d’une organisation caritative (en 2021, les bénéfices de ce concert iront à « Liberi di volare »). Distribution : Amarili Nizza et Scila Cristiani, sopranos ; Martina Beli, mezzo soprano ; Roberto Aronica et Antonio Mandrillo, ténors ; Roberto Tagliavini, basse ; la soprano Raina Kabaivanska sera l’invitée d’honneur de cette soirée si spéciale. Filarmonica dell’opera Italia « Bruno Bartoletti » ; Susanna Pescetti, direction. Représentation : 12 octobre.

Le public appréciera la présence d’artistes de renom comme Elina Garança (requiem, le 2 octobre) ou le baryton Amartuvskim Enkhbat (Un ballo in maschera du 24 septembre au 15 octobre) qui fera enfin ses débuts tant au Regio de Parme qu’au Festival Verdi. Si, nous nous réjouissons de voir que de grands noms de l’opéra viennent à Parme pour la manifestation, on ne peut, en revanche, que regretter de voir que seuls deux opéras sont programmés et que sur ces deux opéras, un seul sera mis en scène. Nous espérons que la festival Verdi, qui a su s’imposer comme l’une des grandes manifestations du paysage lyrique européen, retrouvera rapidement le chemin ambitieux qu’il s’était fixé avant la pandémie ?