L'Orchestre des Champs Elysées revient au Théâtre Auditorium de Poitiers pour un concert 100% Beethoven

Le dernier concert de l'Orchestre des Champs Elysées au Théâtre Auditorium de Poitiers remonte au 19 juillet dernier en clôture de la saison estivale organisée par les responsables du site pour célébrer la réouverture des théâtres après plus de deux mois de fermeture. Pour son grand retour dans l'auditorium, la phalange, qui est sur le point de fêter les trente ans de sa fondation par Philippe Herreweghe, a décidé de célébrer le deux cent cinquantième anniversaire de la naissance de Ludwig Van Beethoven (1770-1827) en grande pompe en programmant deux des neuf symphonies du compositeur bonnois. Et le moins que l'on puisse dire c'est que les musiciens et leur chef étaient survoltés par la reprise de leur activité. Reprise qui s'est faite sous les meilleurs auspices possibles puisqu'en ce froid jeudi soir, la salle accueillait un public venu nombreux (plus de 600 personnes présentes pour l'occasion) ; public auquel, d'ailleurs, Philippe Herreweghe, visiblement très ému, a rendu un vibrant hommage juste avant le concert. Il nous faut aussi signaler que cette soirée devait lancer une tournée européenne (Pays Bas, Italie, Espagne) finalement annulée en raison de la crise sanitaire qui connait un rebond cruel en Europe.


Le concert d'ouverture de saison de l'OCE débute par la symphonie N°2 ; moins connue que sa prestigieuse petite sœur, elle regorge pourtant de thèmes gais, vifs, dynamiques. Philippe Herreweghe, visiblement survolté dirige l'Orchestre des Champs Elysées avec panache ; la gestuelle est ferme, dynamique, vive, claire, nette, précise. Chaque thème de la symphonie est ciselé avec un art consommé par un Philippe Herreweghe en grande forme. Et on ne peut que se réjouir de voir la phalange et son chef si heureux de retrouver le public et prendre un plaisir gourmand à jouer. Tout le monde connait le claquant et célébrissime thème du 1er mouvement de la 5e symphonie ; thème qui, rappelons le, servit de signe de ralliement lumineux (V comme Victoire) aux alliés au moment du débarquement de Normandie. L'interprétation en est d'autant plus remarquable que Philippe Herreweghe cisèle les nuances et les tempos avec un soin tout particulier. Nous sommes sensibles à cette interprétation aérienne, énergique, sans temps mort et cela change très agréablement des interprétations indigestes qui nous sont parfois proposées. On notera que l'interprétation des trois autres mouvements est tout aussi précise, nette précise avec des tempos et des nuances tout aussi parfaitement maîtrisés et ciselés par Herreweghe toujours aussi inspiré et surmotivé par la présence d'un public nombreux et fidèle.


C'est un concert de très haute volée que nous a présenté l'Orchestre des Champs Elysées en ce froid jeudi soir. Si on peut regretter que la tournée qui devait suivre ait été annulée pour cause de crise sanitaire, on ne peut que saluer une reprise en fanfare de la part d'un Orchestre visiblement survolté par le redémarrage, fut il en pointillé, de son activité.


Compte rendu, concert. Poitiers. Auditorium, le 15 octobre 2020. Ludwig Van Beethoven (1770-1827) : Symphonie N°2 en ré majeur opus 36 ; symphonie N°5 en ut mineur opus 67. Orchestre des Champs Elysées ; Philippe Herreweghe, direction.

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