Bilan de la saison 18/19
Depuis
le lancement officiel de lyriqueinfo.blogspot.com, j'ai eu le
privilège de continuer à travailler avec le Théâtre Auditorium de
Poitiers. Cette collaboration, commencée du temps de
classiquenews.com, a été d'autant plus fructueuse qu'elle a
coïncidé avec le dixième anniversaire du TAP ; un anniversaire
fêté avec une saison musicale de haute volée. De cette très belle
saison, je retiendrais les deux concerts d'Ars Nova, dont
l'un dans le cadre du festival A corps. Mais la venue de Véronique
Gens qui chantait les
Wiesendonck lieder pour la première fois accompagnée par
l'excellent Orchestre des Champs Élysées dont
les quatre concerts sont d'ailleurs remarquables et de la mezzo
Karine Deshayes pour
un très beau récital de mélodies françaises sont à noter d'une
pierre blanche. Ces deux concerts/récitals nous rappellent que la
France dispose d'un impressionnant vivier de très belles voix très
souvent négligées ou sous employées (rappelons le scandaleux sous
emploi de Véronique Gens (Hécube) lors de la production des Troyens
à l'Opéra de Paris alors qu'elle aurait grandement mérité de
Chanter Cassandre et/ou Didon). Mais les orchestres associés au TAP
de Poitiers s'impliquent aussi dans l'éducation musicale de nos chères
têtes blondes. Ainsi, l'OCE chapeaute la très belle initiative
qu'est le «choeur et orchestre des jeunes» dont
le concert, qui couronne les mois de travail des adolescents (issus
des collèges et lycées de la région Aquitaine), a généralement
lieu au mois de mars avec un chef différent chaque année (en 2019,
c'est Mathieu Romano, chef et fondateur de l'ensemble AEDES, qui
avait été invité à diriger le concert). L'Orchestre de
Chambre Nouvelle Aquitaine,
outre le concert de noël (Peter Pan pour noël 2018 dirigé par
Samuel Jean), travaille beaucoup en amont avec les enfants et les
ados des collèges et des lycées de la région ; travail qui aboutit
à la venue des classes concernées à la répétition générale et
au concert. Présence d'ailleurs très visible pendant toute la
saison 18/19, ce qui m'a d'autant plus fait plaisir que, même si la
culture reste mal aimée de nos très chers dirigeants, les
enseignants et les phalanges poitevines font un travail exceptionnel
auprès des enfants. De son côté Ars Nova et son jeune et dynamique
chef Jean Michaël Lavoie, encadrent les enfants du Grand Démos du
Thouarsais (communauté d'agglomérations de Thouars, département
des Deux Sèvres) ; le concert qui a acté les cinq mois de travail
des enfants a eu lieu fin avril à Saint Varent (Deux Sèvres). Les
«démos», ils sont trente cinq en France, sont supervisés par la
Philarmonie de Paris qui fournit, entre autres, les instruments aux
enfants (ils sont cent cinq, ce qui est très important pour un orchestre). Bien évidemment, le retour de Jordi Savall
et d'Hespérion XXI, sept ans après leur dernier passage, avec un
programme Orient/Occident a laissé un excellent souvenir d'autant
plus qu'il avait invité pour ce programme particulier la très belle
chanteuse Waed Bouhassoum.
Hors
Poitiers, je retiendrai le très beau Nabucco
du Théâtre des Champs Elysées (Paris) ;
on retiendra à l'occasion de ce concert le remplacement réussi du
grand Léo Nucci par un tout jeune baryton mongol quasiment au pied
levé (comme quoi les caprices des théâtres parisiens pour avoir
des têtes d'affiches, même pour les remplacements, ne sont pas
toujours suivis des faits. A bon entendeur salut). A Paris toujours,
les quatre concerts fabuleux du choeur Alexandrov
(les célèbres choeurs de l'armée rouge) ont clôturé une tournée
triomphale de trois semaines et demi en France. Du côté de l'abbaye
royale de Fontevraud j'ai eu de très belles surprises ; les folles
journées en région m'ont
permis de déouvrir le très bel ensemble Voces8
qui chante A Cappella avec une élégance et une maestria rares et le
Paris Mozart Orchestra
dirigé par l'une des premières femmes cheffes d'orchestre, Claire
Gibaud.
La
saison 18/19, pour sa partie musicale, s'est achevée avec un très
beau concert Ravel de l'Orchestre des Champs Elysées dirigé pour
l'occasion par l'excellent Louis Langrée dont on se demande pourquoi
les orchestres français n'ont pas cherché à le retenir. On a
pourtant avec lui un musicien remarquable, excellent connaisseur de
la musique française et un chef d'envergure qui survolte ses
musiciens par une direction fine, élégante, racée qui n'a rien à
envier aux grands chefs français et étrangers en activité.
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