Début de saison en fanfare pour Ars Nova au Théâtre Auditorium de Poitiers
Après
le passage de la troupe canadienne cirkopolis du 2 au 5 octobre
dernier, la saison musicale du Théâtre Auditorium de Poitiers
débute avec l'ensemble Ars Nova, dirigé depuis janvier 2018 par le
chef d'orchestre canadien Jean Michaël Lavoie. En ce début de
saison, Ars Nova revient au TAP avec un programme original qui fait
sortir le public de sa zone de confort en les emmenant non dans la
salle mais sur la scène même du théâtre. Et étant donné
l’exiguïté de la zone, le nombre de spectateurs était limité à
une centaine de personnes accueillies par Jean Michaël Lavoie, le
jeune directeur artistique d'Ars Nova, et un verre de bienvenue.
C'est
donc sur une scène réduite ou le public s'est installé, que débute
le premier concert de la saison musicale du Théâtre Auditorium de
Poitiers. Les deux pièces du duo Jean François Laporte (né en
1968) et Benjamin Thigpen (né en 1959) sont jouées sur une «table»
étrangement agencée sur laquelle est aussi installé un ordinateur
portable. La première d'entre elles, «Explosion», est si
explosivement bruyante que les bouchons d'oreilles distribués avant
le concert ne sont pas de trop pour atténuer les bruits ressemblant
plus à des marteaux piqueurs en action qu'à de la musique. La
deuxième œuvre, «Le chant des machines» plus musicale séduit par
plus de douceur. Quant à Laporte et Thigpen ils manipulent avec
moins de brutalité leur matériel ; on regrettera quand même
l'absence totale d'instruments pour l'interprétation de ces deux
premières œuvres qui perdent en valeur ajoutée.
Guidé
par Jean Michaël Lavoie puis par Philippe Nahon exceptionnellement
présent, le public investit le théâtre pour la suite de la soirée.
Pour débuter cette seconde partie de concert c'est «Maelström» de
la jeune compositrice Manon Lepauvre (née en 1987). Jean Michaël
Lavoie, qui dirige, en ce mardi soir, son premier concert en solo
donne le ton de la soirée. La battue est claire, nette, précise; Si
cette œuvre, d'une durée de six minutes et composée alors que
Lepauvre était encore étudiante, ne permet pas au public de se
rendre compte du talent du jeune chef canadien, c'est «Abîme
apogée» de Aurélien Dumont (né en 1980) qui lui permet de donner
la pleine mesure de sont talent en dirigeant un orchestre plus étoffé
et aguerri. Fidèle à son objectif initial de favoriser la création,
Ars Nova a passé commande d'une nouvelle œuvre pour son premier
concert de la saison 2018/2019. Et Pierre Michaud (né en 1974)
compose pour l'occasion une œuvre intitulée «Niente» pour un quatuor à cordes, créé
en ce mardi soir par un quatuor composée de deux musiciens d'Ars
Nova et de deux étudiants canadiens invités par Jean Michaël
Lavoie soucieux de permettre à la jeune génération de jouer avec
des musiciens chevronnés. Pour ce quatuor, les musiciens
investissent la salle du théâtre jouant dans les escaliers et sur
scène avec une cohésion quasi parfaite. Les quatre musiciens ont
parfaitement justifié la confiance mise en eux avec un jeu idéal et
une complicité solide.
Si
nous avons regretté un début de concert plutôt bruyant et peu
convaincant, les œuvres présentées par la suite étaient
d'excellente facture et interprétées par un orchestre de haut
niveau. Nous sommes heureux de voir que Jean Michaël Lavoie, le
nouveau directeur artistique d'Ars Nova, a pris la suite de Philippe
Nahon avec brio.
Compte
rendu, concert. Poitiers. Théâtre, le 9 octobre 2018. RUST/Jean
François Laporte (né en 1968)/Benjamin Thigpen (né en 1959) :
Explosion, Le chant des machines ; Manon Lepauvre (née en 1987) :
Maelström ; Pierre Michaud (né en 1974) : Niente (création
mondiale) ; Aurélien Dumont (né en 1980) : Abîme apogée).
Ensemble Ars Nova ; Jean Michaël Lavoie, direction.
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