Polyphonie à cinq voix en l’église Notre Dame la Riche : l’ensemble Consonance présente son tout dernier programme au festival concerts d’automne


L’ensemble consonance est l’un des deux ensembles en résidence au festival Concert d’automne – l’autre étant l’ensemble Jacques Moderne – . Le festival est donc l’occasion pour ces ensembles de monter de nouveaux programmes qui tourneront ensuite. La période de la renaissance et la période baroque ont été d’un dynamisme sans précédent. Et le répertoire de la musique A Cappella est si riche que François Bazola, le chef et fondateur de l’ensemble Consonance n’a eu qu’à piocher pour monter un programme d’autant plus intéressant qu’il visite plus de 500 ans d’histoire de la musique depuis le XVIe siècle jusqu’à nos jours.


L’église Notre Dame la Riche est moins grande que l’église Saint Julien ou nombre de concerts du festival se sont déroulés. Mais en ce beau dimanche d’octobre, elle était bien remplie pour le concert de l’ensemble consonance. Les cinq chanteurs interprètent l’Alma Redemptoris Mater de Giovanni Pierluigi da Palestrina (1525-1590) au fond de la nef – à l’opposé du maître autel. Les autres ensembles à 3 ou à 5 voix ont été interprétés devant le maître autel de l’église ; moins connu que Palestrina, mais tout aussi talentueux, le compositeur espagnol Tomas Luis da Vittoria (1548-611) est fort judicieusement mis en avant lors de ce concert exceptionnel. Les deux motets de Da Vittoria – Gaude Maria Virgo et O lux et decus – sont de très belle facture et les belles voix des cinq chanteurs soulignent avec sobriété les textes mis en musique par Da Vittoria. Les motets A Cappella ne manquent pas et au fil du temps qui passe, l’occasion nous est donnée de (re)découvrir une belle et un peu courte œuvre de Jacques de Gouy (1610-1650) : Quand l’esprit accablé. Pour conclure le concert, les cinq artistes interprètent un motet d’Arvo Pärt (né en 1935) : Magnificat. Ce voyage dans le temps est d’autant plus réussi que le chant A Cappella est un exercice difficile ; mais parfaitement préparés, les cinq complices ont relevé le gant avec beaucoup de talent et d’enthousiasme.


Si l’on peut regretter que le concert n’ait duré qu’une heure, le programme présenté en ce beau dimanche d’octobre était quasi parfait tant dans le choix des œuvres que dans l’interprétation. Pour saluer le cinquième centenaire de la naissance de Pierre de Ronsard (1524-1585), François Bazola et ses compères interprètent Mignonne allons voir si la rose. Mais ce n’est pas le seul bis puisqu’ils chantent une œuvre de Roland de Lassus (1532-1594) : A vous mon cœur se déclare.


Compte rendu, concert. Tours. Église Notre Dame la Riche, le 13 octobre 2024. Giovanni Pilulier da Palestrina (1525-1590) : Alma Redemptoris Mater ; Tomas Luis da Vittoria (1548-1611) : Gaude Maria Virgo, O lux et decus ; Luca Marenzio (1553-1599) : O dolce anima mia ; Jan Pieterszoon Sweelinck (1562-1621) : Gaudete omnes ; Claudio Monteverdi (1567-1643) : Ave Maria, Luci serene e chiare, Quel augelin ; Johann Hermann Schein (1586-1630) : Herr lass meine klage, Wende dich Herr ; Jacques de Gouy (1610-1650) : Quand l’esprit accablé ; Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) : O Gottes Lamm ; Joseph Haydn (1732-1809) : Come my soul ; Félix Mendelssohn Bartholdy (1809-1847) : Trauergeseng ; Johannes Brahms (1833-1897) : Erlaube mir, Taublein weiss ; Francis Poulenc (1899-1963) : La bonne neige ; Arvo Pärt (né en 1935) : Magnificat. Bis : Roland de Lassus (1532-1594) : A vous mon cœur se déclare ; Pierre de Ronsard (1524-1585) : Mignonne allons voir si la rose. Hélène Le Corre, Noémie Rime, sopranos ; Laura Muller, alto ; Vincent Lièvre-Picard, ténor. Ensemble consonance. François Bazola, basse et direction.


Crédit photo : Rémi Angéli

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