L’orchestre de l’Opéra Royal du Château de Versailles donne un concert de musique instrumental de toute beauté à La Rochelle

 

Pour ses « concerts au chocolat » La Coursive, la scène nationale de La Rochelle, invite régulièrement des artistes exceptionnels. Pour le premier concert au chocolat de l’année 2024, précédé, comme de bien entendu, par la dégustation d’un chocolat chaud délicieux fourni par un chocolatier installé près de La Rochelle, les responsables de La Coursive ont invité l’Orchestre de l’Opéra Royal du château de Versailles, dirigé pour l’occasion par le jeune et brillant violoniste baroque Théotime Langlois de Swarte (https://cult.news/musique/classique/theotime-langlois-de-swarte-et-lensemble-le-consort-enflamment-le-theatre-auditorium-de-poitiers/). C’est la seconde fois que la phalange versaillaise vient à La Coursive (https://lyriqueinfo.blogspot.com/2022/01/lorchestre-de-lopera-royal-du-chateau.html) et j’en suis heureuse car c’est un très bel orchestre.

C’est au milieu des spectateurs, venus nombreux en ce dimanche humide de janvier, que Théotime Langlois de Swarte fait son entrée en interprétant la Fantasia de Nicolas Matteis (vers 1650-1713). C’est d’autant plus appréciable que c’est l’occasion pour les mélomanes néophytes de voir un bel instrument (le violon du jeune homme date du XVIIe siècle), qui entre des mains expertes, fait sortir des sons de toute beauté. Et le moins que l’on puisse dire c’est qu’à seulement 28 ans, Théotime Langlois de Swarte fait des merveilles avec son violon. Avec le Choral « Auf mein lieben Gott » B.A 37 212 de Jean Sébastien Bach (1685-1750) nous avons droit à une transcription remarquablement interprétée par un orchestre dont les musiciens, tous jeunes et talentueux, entrent en canon avec une belle sobriété. Mais le coeur du concert ce sont bien les concertos pour violon composés par le kantor de Leipzig ; car si Bach a composé un nombre incalculable de cantates, une par semaine pour les offices religieux, et dont seulement deux cent nous sont parvenues, il composa aussi nombre d’œuvres instrumentales dont les plus connues sont bien sûr les concertos brandebourgeois. Si les trois concertos pour violon et orchestre BWV1041 BWV 1042 et BWV 1056R sont interprétés avec maestria, les tempos et les nuances sont parfaits et la cohésion entre le soliste (qui est aussi le chef d’orchestre de la phalange pour ce concert) et les musiciens totale, ce sont les concertos pour deux violons (BWV 1043) et pour trois violons (BWV 1064R) qui attirent l’attention car les deux solistes qui accompagnent Théotime Langlois de Swarte pour ces concertos sortent « du rang » pour le rejoindre sur le devant du vaste plateau. Magdalena Sypniewski et Ludmila Piestrak font merveille dans l’interprétation de ces deux œuvres. Sypniewski et Piestrak sont aussi talentueuses que Langlois de Swarte et les deux concertos pour deux violons puis pour trois violons résonnent joyeusement dans la salle bien remplie en ce dimanche après-midi.

C’est un concert de très belle facture que nous ont proposé l’Orchestre du Château Royal de Versailles et Théotime Langlois de Swarte. Et le public ne s’y est pas trompé en réservant un accueil enthousiaste à l’ensemble des artistes présents sur la scène de la Coursive ; Et d’ailleurs le plaisir de jouer ensemble les a poussé à concéder 3 bis : la badinerie extraite de la suite en si de Bach ; Jésus que ma joie demeure BWV 147 et l’Été extrait des Quatre saisons d’Antonio Vivaldi (1678-1741).

Compte rendu, concert. La Rochelle. La coursive, le 21 janvier 2024. Nicolas Matteis (vers 1650-1713) : Fantasia [seconda] ; Jean Sébastien Bach (1685-1750) : Auf mein lieben Gott - choral B.A 37 212 ; concerto pour violon en la mineur BWV 1041 ; concerto pour violon en mi majeur BWV 1042 ; concerto pour deux violons en ré mineur BWV 1043 ; concerto pour violon en sol mineur BWV1056R ; concerto pour 3 violons en ré majeur BWV 1064R ; suite en si – Badinerie (Bis 1) ; Choral « Jésus que ma joie demeure » (Bis 2) ; Antonio Vivaldi (1678-1741) : Les quatre saisons – l’été (Bis 3). Magdalena Sypniewski, violon I et soliste ; Raphaël Aubry, Akane Hagira, violons I ; Ludmila Piestrak Violon II et soliste ; Natalia Moszumanska, Clotilde Sors, violons II ; Wojtek Witek, alto ; Hanna Salzenstein, violoncelle ; Nathanaël Malnoury, contrebasse ; Chloé de Guildebon, clavecin ; Léa Masson, théorbe. Orchestre de l’Opéra Royal du château de Versailles. Théotime Langlois de Swarte, violon et direction.

Crédit photo :  Jean Baptiste Millot