So Romantique : Le grand Opéra français célébré par Cyrille Dubois et l'Orchesre National de Lille


Après le très beau coffret consacré à l’intégrale des mélodies de Gabriel Fauré (1845-1924) qu’il a enregistré courant 2022 avec le pianiste Tristan Raès [https://lyriqueinfo.blogspot.com/2022/06/gabriel-faure-celebre-par-cyrille.html], Cyrille Dubois sort cette fois un nouvel opus qui est, cette fois, exclusivement consacré aux opéras romantiques français. Pour l’occasion C’est avec l’Orchestre National de Lille, dirigé par Pierre Dumoussaud, que Cyrille Dubois a enregistré ce CD paru sous le label Alpha Classics en début d’année. Je note avec une certaine satisfaction que Cyrille Dubois interprète des « tubes » comme Lakmé de Léo Delibes (1836-1891) ou La fille du régiment, de Gaétano Donizetti (1797-1848) et des extraits d’œuvres rares, voire même inconnues, comme par exemple Le roman d’Elvire de Ambroise Thomas (1811-1896) ou encore Gibby la cornemuse de Louis Clapisson (1808-1856).



Dès les premières notes on est frappé par l’élégance du phrasé, la diction impeccable, la fermeté de la voix de Cyrille Dubois. Quel régal aussi d’écouter une voix dont la tessiture est aussi ample : si les graves et le médium sont parfaits les aigus, magnifiquement insolents sont balancés avec une assurance peu commune. Chaque air est superbement interprété, rendant à merveille l’ambiance de chaque situation ; Dubois passe sans efforts d’un personnage à l’autre et fait honneur aux compositeurs qui sont au programme de ce si beau CD. Pour donner vie à ce programme, Cyrille Dubois est accompagné avec talent par l’Orchestre National de Lille qui est dirigé par le jeune et talentueux chef d’orchestre Pierre Dumoussaud. Les introductions de chaque air sont parfaitement interprétées et Dumoussaud est très attentif à son chanteur en veillant à mettre sa belle voix en valeur sans jamais le couvrir. La joie exubérante de Tonio lorsqu’il intègre le régiment pour être prêt de sa chère Marie (« Ah ! Mes amis quel jour de fête »), l’espoir fou de Georges Brown attendant la dame blanche (« Maintenant observons, écoutons et puis attendons … Viens gentille dame ») sont si parfaitement rendus qu’on se croirait sur scène aux côtés de Cyrille Dubois ; et il en est de même pour chaque air du programme.


L’estampille Palazzetto bru zane est grandement méritée tant des hommes comme Benjamin Godard (1849-1895) ou encore Charles Luce Varlet (1781-1853) méritent de sortir des placards ou ils sommeillent depuis si longtemps. Il en est de même pour des œuvres comme La barcarolle (Daniel François Esprit Aubert (1782-1871) – 1845) ou encore Le roman d’Elvire (Ambroise Thomas (1811-1896) – 1884). Cyrille Dubois et l’Orchestre National de Lille présentent un très bel aperçu du Grand Opéra français en gravant des extraits d’œuvres totalement oubliées aux côtés de « tubes ».


Compte rendu CD « So romantique ! ». Daniel-François-Esprit Auber (1782-1871) : Asile ou règne le silence (extrait de La barcarolle – 1845) ; Benjamin Godard (1849-1895) : Combien de fois j’ai rêvé d’elle (extrait de Pedro de Zalamea – 1884) ; Ambroise Thomas (1811-1896) : Ah ! Vive Dieu ! … Suprême puissance (extrait de Le roman d’Elvire – 1860), Adieu ! Mignon (extrait de Mignon – 1866), Fils de roi ... point de pitié (extrait de Raymond – 1851) ; François Adrien Boieldieu ( 1775-1834) : Maintenant, observons … Viens gentille dame (extrait de La dame blanche – 1825) ; Fromental Halévy (1799-1862) : Enfin un jour plus doux se lève (extrait de Les mousquetaires de la reine – 1846) ; Louis Clapisson (1808-1856) : Rêvons qu’un plus beau jour (extrait de Gibby la cornemuse – 1846), Non, vous n’aurez pas … Adieu, toi ma pauvre mère (extrait de Le code noir – 1842) ; Gaétano Donizetti (1797-1848) : Ah ! Mes amis, quel jour de fête (extrait de la fille du régiment – 1840) ; Charles Gounod (1818-1893) : Je portais dans une cage (extrait de Le médecin malgré lui – 1858) ; Charles-Luce Varlet (1781-1853) : De ses illusions … Viens Ô mélodie (extrait de l’élève de Saint Petersbourg – 1840) ; Georges Bizet (1838-1875) : C’est donc ici … Ô cruelle (extrait de la jolie fille de Perth – 1867) ; Charles Silver (1868-1949) : Seul, ai je dit (extrait de Myriane – 1913) ; Léo Delibes (1836-1891) : Prendre le dessin d’un bijou … Fantaisie aux divins mensonges (extrait de Lakmé – 1883) ; Camille Saint-Saëns (1835-1921) : Humble et pauvre … demande à l’oiseau (extrait de Le timbre d’argent – 1842). Cyrille Dubois, ténor ; Orchestre National de Lille ; Pierre Dumoussaud, direction. Label : Alpha Classics. Durée : 1 heure 8 minutes 46 secondes.


Crédit photo Cyrille Dubois : Philippe Delval

Crédit photo Pierre Dumoussaud : Natacha Colmez

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