L’Orchestre National de Bordeaux Aquitaine s’arrête à Poitiers le temps d’un concert
C’est le prélude à l’après midi d’un faune de Claude Debussy (1862-1918) qui ouvre le concert. On ne peut que saluer la très belle performance du flûtiste soliste de l’ONBA* qui interprète avec talent les pages que Debussy a composé pour cet instrument. Marzena Diakun dirige l’orchestre d’une main ferme, nerveuse, solide ; les nuances et les tempi sont quasi parfaits. Après un court changement de plateau pour permettre à la soliste invitée de pouvoir rejoindre les musiciens et Diakun, l’orchestre et Raphaëlle Moreau interprètent le concerto pour violon et orchestre de Jean Sibélius (1865-1957). le chef d’œuvre de Sibélius trouve là des interprètes d’un niveau exceptionnel ; Raphaëlle Moreau interprète avec talent la partition difficile mai si belle que Sibélius a composé pour le violon. Quant à l’orchestre, il accompagne la jeune violoniste – tout juste âgée de 27 ans – avec panache. Marzena Diakun dirige ses musiciens avec une rigueur inégalable et une attention identique pour chacun. Cependant, je regrette que Raphaëlle Moreau, qui est française et était donc en mesure de prendre la parole, n’ait pas pris la peine de présenter le court bis qu’elle a concédé, presque à contre cœur, au public. Au retour de l’entracte l’Orchestre National de Bordeaux Aquitaine interprète la symphonie N°6 en si mineur opus 74 de Piotr Illtch Tchaïkovsky (1840-1893). Surnommée « Pathétique » cette symphonie, la dernière, de Tchaïkovsky a d’abord reçu un accueil mitigé avant, environ un mois plus tard, de triompher ; Tchaïkovsky, mort dans l’intervalle, n’aura jamais eu l’occasion de voir son ultime chef d’œuvre faire son chemin sur les grandes scènes russes et internationales. Marzena Diakun prend à son compte cette œuvre fleuve, elle dure 45 à 50 minutes, sans trembler. La direction de la jeune femme est ferme, nerveuse, précise ; les nuances et les tempi sont quasi parfaits et je ne peux que saluer une interprétation si forte et sans aucune faiblesse.
Compte rendu, concert. Poitiers. Auditorium, le 23 avril 2023. Claude Debussy (1862-1918) : Prélude à l’après midi d’un faune ; Jean Sibélius (1865-1957) : concerto pour violon et orchestre en ré mineur opus 47 ; Piotr Illich Tchaïkovsky (1840-1893) : symphonie N° 6 en si mineur opus 74 surnommée « pathétique ». Raphaëlle Moreau, violon ; Orchestre National de Bordeaux Aquitaine. Marzena Diakun, direction.
ONBA* : Orchestre National de Bordeaux Aquitaine
Crédit photo ONBA : Nicolas Joubart
Crédit photo Marzena Diakun : Marco Borggreve
Crédit photo Raphaëlle Moreau : Anoush Abrar
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