L'ensemble Ars Nova propose un concert sur le thème du voyage

L'ensemble Ars Nova, fondé en 1963 par Marius Constant (1925-2004), est un des orchestres les plus réputés dans sa spécialité qu'est la musique contemporaine. Comme le dit fort judicieusement le jeune compositeur Benoit Sitzia (né en 1990), nouvellement nommé à la direction générale d'Ars Nova : « notre rôle est de soutenir et de faire vivre la musique contemporaine. « Ars Nova » ou « l'Art nouveau » tient une place non négligeable dans le paysage musical qui est le nôtre. » . Dès l'entrée dans le grand hall du Théâtre Auditorium de Poitiers le regard est attiré par les imposantes grosses cisses installées de part et d'autre de l'escalier. En bas de l'escalier ce sont une harpe, un piano, une troisième grosse caisse et une contrebasse qui sont installés. Cela étant dit d'autres instruments, moins imposants, violon et hautbois, sont invités à se faire entendre dans le foyer du TAP. C'est donc avec un programme dédié au voyage que l'ensemble Ars Nova se présente en ce chaud vendredi d'été.

Après les consignes d'usage et une brève inntervention du jeune et dynamique directeur d'Ars Nova, le concert peut commencer. C'est d'abord une pièce pour deux cymbales, celles installées derrière le gand escalier, qui résonne dans le hall et le foyer général du Théâtre ; si nous ne voyons pas les deux musiciens, c'est inutile, s'agissant d'instruments aussi importants que des cimbales, nous apprécions le talent des deux cymbaliers qui mettent une énergie peu commune à interpréter cette pièce dédiée à leur instrument. Et le bonheur de se retrouver et de jouer ensemble n'est pas non plus étranger à cette belle énergie qui anime les musiciens de l'ensemble. Le duo piano / violon qui suit est tout aussi séduisant ; les deux musiciens, complices et attentifs l'un à l'autre, dialoguent sans efforts et la musique, toute douce, envahit le foyer et le hall du théâtre telle une berceuse.. Cette pièce, courte est une fort jolie transition entre les deux pièces pour cymbales. Et cette seconde pièce est interprétée sur la cymbale installée en bas. Le cymbalier, vif, dynamique, prompt à danser en même temps que les baguettes volent sur l'instrument, fait montre d'une belle énergie et cette pièce pour étrange qu'elle puisse paraître aux oreilles du public n'en est pas moins de très haute volée. Le trio harpe / contrebasse / gong qui suit séduit tout autant le public mais c'est surtout la toute dernière œuvre du programme qui surprend tant elle est inattendue et quelque peu étrange. En effet le duo qui arrive entame une série d'applaudissements rythmiques ; est ce pour remercier les quelques 200 perseonnes présentes que les musiciens l'ont choisie ? C'est une possibilité.

Quoi qu'il en soit, l'ensemble Ars Nova a renoué avec son public avec talent et un plaisir non dissimulé. Les œuvres courtes mais plaisantes ont entrainé un public venu nombreux dans un voyage certes virtuel mais divers et riche en rythmes et en sons lointains.

Compte rendu, concert. Poitiers. Foyer général, le 17 juillet 2020. Musiques de Yannis Xenakis (1922-2001) : Rebonds A ; Mauricio Kagel (1931-2008) ; György Kurtàg (né en 1926) : Tre pezzi opus 14e ; Giacinto Scelsi (1905-1988) : Tre pezzi pour saxophone soprano N° 1, okanagon, tre pezzi pour saxophone soprano N°2 ; Gérard Grisey (1946-1998) : Stèle ; Salvatore Sciarrino (né en 1947) : L'addio a Trachis ; Steve Reich (né en 1936) : Clapping music. Ensemble Ars Nova ; Jean Michael Lavoie, direction.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Francesco Durante et Antonio Vivaldi au programme du dernier concert des Estivales du Freney

Un opéra à la montagne : La serva padrona présentée dans le cadre des estivales du Freney d’Oisans

La harpe et la bête : un concert original en ouverture de la saison du Théâtre Auditorium de Poitiers