Jean Rondeau : De la musique baroque au jazz

Toujours installés à l'abbaye aux dames, dont le festival est maintenant lancé, nous rencontrons, en ce samedi après midi, le jeune claveciniste Jean Rondeau. Ce génial touche-à-tout passe sans aucun effort du clavecin au piano et de la musique baroque au jazz. Curieux de tout, il compose aussi des morceaux de jazz qu'il joue à l'occasion avec Note Forget, le quatuor de jazz qu'il a fondé. C'est en toute décontraction que nous parlons avec lui de ses débuts, de ses deux ensembles, de ses concerts saintais et de ses projets.

Une jeune carrière hétéroclite

Musicien génial et inclassable, Jean Rondeau a grandi dans une famille de mélomanes. Et quand nous parlons de sa rencontre avec le clavecin : «J'ai d'abord eu un contact auditif avec le clavecin. Je n'étais qu'un petit garçon, mais ce concert radiodiffusé m'a fait chavirer. J'ai pris mes premiers cours de clavecin avec avec Blandine Verlet; c'est une enseignante exceptionnelle et d'une patience rare. J'ai commencé le piano un peu plus tard, j'avais douze ans. Et même quand j'ai intégré le Conservatoire de Paris, j'ai continué à suivre l'enseignement de Blandine qui m'a permis de maîtriser parfaitement mon instrument.»

Nevermind

«Nous nous sommes rencontré au Conservatoire de Paris. Nous nous sommes bien entendus et nous avons décidé de former un quatuor spécialisé dans la musique baroque et dans la musique du XVIIIe siècle. Nous nous produisons régulièrement en concert et notre premier CD est consacré à des œuvres de compositeurs méconnus du XVIIIe siècle.» nous dit Jean Rondeau qui aime naviguer entre plusieurs genres. «Nous envisageons de sortir un CD par an et de nous produire régulièrement en concert pour faire connaître ces illustres inconnus.» En résidence à l'abbaye aux dames de Saintes, Nevermind y donne un concert dans la saison et un autre au festival.

Note Forget

Artiste hétéroclite Jean Rondeau ne se consacre pas qu'au clavecin. Excellent pianiste et amoureux de jazz, il fonde un autre ensemble, de jazz, ou de musique improvisée comme il aime à dire, avec trois autres de ses amis : «J'ai découvert la «musique improvisée» enfant; cette liberté de jeu et de ton m'a très vite plu. Et cela me permet aussi de composer, sans pour autant rester enfermé dans des codes.». Jean Rondeau joue régulièrement avec Note Forget et cela lui convient d'autant mieux qu'il est aussi doué au clavecin qu'au piano : «C'est un espace de liberté qui me plaît. La «musique improvisée» m'ouvre des horizons variés et enrichissants.»

Le concert avec Nevermind

«Pour ce concert, nous avons repris des extraits de notre CD consacré à des compositeurs méconnus du XVIIIe siècle. Mais pour qu'il ne soit pas rédhibitoire aux oreilles du public nous avons ajouté des œuvres de François Couperin (1668-1733) et de Georg-Philipp Télémann (1681-1767).». nous explique Jean Rondeau qui poursuit : «Louis-Gabriel Guillemain (1705-1770) et Jean-Baptiste Quentin (1690-vers1750) sont deux de ces compositeurs que nous souhaitons sortir de l'ombre; cela demande un travail de recherche considérable, mais ça en vaut la peine.».

Le concert du 13 juillet

«Mercredi, je jouerai des œuvres de Jean Sébastien Bach et de ses fils. Néanmoins je ne jouerai pas des œuvres pour clavecin seul mais des concertos car je serai accompagné par un ensemble concertant composé d'instrumentistes confirmés et tous excellents musiciens.» déclare le jeune claveciniste qui poursuit : «C'est une forme de concert tout aussi intéressante que les autres. Elle est aussi indispensable car elle me pousse dans mes retranchements.»

Des projets aussi bien «classiques» que jazzy

Claveciniste hors pair et pianiste émérite, Jean Rondeau mélange les genres avec bonheur, alternant avec un plaisir évident les concerts de musique baroque, de musique classique et de jazz : «J'ai un enregistrement d'oeuvres de Bach à venir; pour ce CD, je ne jouerai pas avec Nevermind, j'en serai le soliste. Néanmoins avec Nevermind nous préparons déjà notre prochain programme qui sera consacré au XVIIIe siècle. Quant à la musique improvisée, je sortirai également un CD avec Note Forget qui contiendra plusieurs de mes compositions.». Depuis 2016, Jean Rondeau a poursuivi son chemin et ses concerts de touche-à-tout génial avec succès.

Avec la fougue et l'enthousiasme de sa jeunesse, Jean Rondeau se lance avec gourmandise dans une carrière promise à un très bel avenir. L'amour de la musique et la complicité qui le lie à ses copains, qu'il s'agisse de Nevermind ou de Note Forget (venus à Saintes en juillet 2015 pour notre plus grand plaisir), permettent à ce génial touche-à-tout qu'est Jean Rondeau de s'épanouir pleinement sans se brider.

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