L'Orchestre de Chambre Nouvelle Aquitaine ouvre la saison musicale du Théâtre Auditorium de Poitiers

Trois mois après la saison estivale qu'il a proposé à son public, le Théâtre Auditorium de Poitiers a rouvert ses portes pour sa saison 2020/2021 ; en raison des restrictions sanitaires, l'auditorium n'avait ouvert, en ce mardi très automnal, que 60 % de sa capacité au public. Mais la présence de 600 personnes pour ce concert, très alléchant sur le papier, est déjà une très belle surprise après plus de six mois de fermeture. A l'occasion de ce concert, qui s'annonce remarquable, c'est l'Orchestre de Chambre Nouvelle Aquitaine qui revient avec un programme 100 % romantique allemand. Les trois solistes et le chef d'orchestre invités par l'OCNA, sont jeunes et visiblement survoltés par le défi qui leur est lancé par les responsables de l'orchestre. Et le moins que l'on puisse dire c'est que le pari est brillamment relevé tant par le chef que par les solistes.

C'est donc le triple concerto pour piano, violon et violoncelle de Ludwig Van Beethoven (1770-1827) qui ouvre la soirée. Et pour interpréter ce concerto de très belle tenue les responsables de l'Orchestre de Chambre Nouvelle Aquitaine ont invité trois jeunes et brillants solistes qui font honneur au chef d'oeuvre de Beethoven. Dès le début du concert Julien Leroy, qui dirige la phalange donne le ton de la soirée avec une direction claire, nette, précise, nerveuse. Les parties orchestrales du triple concerto sont interprétées avec panache, même si nous aurions aimé entendre des nuances un peu plus marquées. Théo et Pierre Fouchenneret au piano et au violon sont accompagnés avec talent par la jeune et brillante violoncelliste Astrig Siranossian. Les trois jeunes gens dialoguent avec brio et en totale osmose tant entre eux qu'avec l'orchestre qui les accompagne avec beaucoup de sobriété et d'entrain. Si le 1er mouvement est plein de vie, le mouvement lent tout doux entraine le public dans une douce rêverie ; les dialogues entre les solistes et les interventions solo de chacun des jeunes gens sont ciselées avec un art consommé. Et l'on ne peut que saluer une performance remarquable tant de la part des solistes que de la part du chef d'orchestre, quatre artistes au talent prometteur.

Après une courte pause, le temps d'enlever le piano du plateau et de replacer les chaises en mode symphonique, l'orchestre entame la symphonie N°4 de Johannes Brahms (1833-1897). Moins renommée que l'Inachevée (la N°9), elle n'en regorge pas moins de thèmes connus du grand public. L'Orchestre de Chambre Nouvelle Aquitaine et son chef d'un soir interprète le chef d'oeuvre de Beethoven avec beaucoup de panache. Très en forme les musiciens de l'OCNA et Julien Leroy cisèlent chacun des quatre mouvements avec un art consommé ; si les nuances n'étaient pas assez marquées dans l'interprétation du triple concerto, dans celle de la symphonie elles sont quasi parfaites, les tempos sont justes, la direction de Julien Leroy est nerveuse, claire, nette, précise.

La reprise de la saison musicale du Théâtre Auditorium de Poitiers s'est passée sous les meilleurs auspices malgré les consignes sanitaires qui ont contraint les responsables du TAP à n'ouvrir l'auditorium qu'à 60 % de ses capacités. Et la présence, aux côtés de l'Orchestre de Chambre Nouvelle Aquitaine, de trois jeunes et brillants solistes pour interpréter le triple concerto de Brahms a permis de mettre en valeur la jeunesse et le talent.

Compte rendu, concert. Poitiers. Auditorium, le 6 octobre 2020. Johannes Brahms (1833-1897) : Symphonie N°4 en mi mineur opus 98, mouvement lent du trio pour piano, violon et violoncelle (bis) ; Ludwig Van Beethoven (1770-1827) : triple concerto pour piano, violon et violoncelle. Pierre Fouchenneret, violon ; Théo Fouchenneret, piano ; Astrig Siranossian, violoncelle ; Orchestre de Chambre Nouvelle Aquitaine. Julien Leroy, direction.